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Notions de base pour l’évaluation et le mesurage du bruit au travail

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Confiée au docteur Émile Phan Chan Thé, médecin du travail, cette rubrique présente, dans ce numéro, les notions de base permettant d’évaluer et de mesurer le bruit au travail. Après avoir présenté la référence normative, il poursuit avec les bonnes pratiques de la sonométrie.

PRÈS DE 60 millions (M) de travailleurs en Europe sont exposés à des niveaux de bruit potentiellement dangereux pendant au moins un quart de leur temps de travail. En 2003, près d’un tiers des salariés français enquêtés dans le cadre de l’enquête Sumer déclare être exposé à des nuisances sonores. Près de 7 % de ces salariés déclarent subir, pendant plus de 20 heures par semaine, des bruits dépassant le seuil de 85 décibels A – dB (A) – ou comportant des chocs et impulsions, bruits que les auteurs de l’enquête Sumer ont qualifié de « bruits nocifs » pour l’appareil auditif. 25 % des salariés sont soumis à « d’autres bruits » : bruits dépassant 85 dB (A), mais pendant moins de 20 heures par semaine, ainsi que les autres bruits gênants de niveau sonore inférieur.

L’enquête Sumer est représentative de 17,5 M de salariés sur un total de 21,5 M, soit 80 % des salariés. Les salariés soumis au bruit nocif sont exposés à de nombreuses d’autres contraintes physiques (manutention manuelle de charge, contrainte vibratoire et thermique), chimiques (75 % des salariés exposés au bruit nocif) ou organisationnelles. Son estimation n’est pas simple, des mesures effectuées conformément aux pratiques métrologiques et à la norme NF S31-084 laissent sans réponses différentes questions, relatives au dimensionnement des échantillons et à leur représentativité, à la validité des hypothèses et des méthodes d’estimation couramment appliquées pour analyser les résultats de mesure. Cependant, le repérage puis l’évaluation, ou le mesurage du bruit si nécessaire, permet au préventeur (médecin du travail…), de conseiller au mieux les entreprises et les salariés sur le niveau de risque sonore évalué/mesuré ou estimé en référence aux valeurs limites d’exposition – 87 dB (A) et 140 dB (C) – et aux valeurs d’exposition déclenchant l’action de prévention – VAI : 80 dB (A) et 135 dB (C), VAS : 85 dB (A) et 137 dB (C) – fixées réglementairement par le décret no2006-892 du 19 juillet 2006.

Le préventeur de terrain a donc besoin de l’usage d’un sonomètre intégrateur de classe 1 pour évaluer le bruit au travail en faisant de la sonométrie ou un exposimètre (dosimètre) de classe 2 pour faire des mesures des niveaux d’exposition au bruit en milieu de travail (ou exposimétrie) et, si nécessaire, proposer des solutions adaptées de prévention technique collective et/ou individuelle.

Norme NF EN ISO 4869-2

L’arrêté du 19 juillet 2006 se réfère à la norme NF EN ISO 4869-2 (août 1995) pour apprécier le respect des valeurs limites et l’exposition effective du travailleur au bruit lorsqu’il porte des protecteurs auditifs individuels et à la norme NF S31-084 lorsqu’un mesurage est nécessaire. La prise en compte de l’atténuation effective des protecteurs individuels dans la comparaison des niveaux d’exposition à la valeur limite n’est pas toujours facile quand il peut exister un écart entre l’atténuation constatée « en laboratoire » et celle retrouvée en situation réelle de travail.

Cette norme décrit trois méthodes : la méthode par bande d’octave, la méthode HML et la méthode SNR pour estimer les niveaux de pression acoustique effectifs pondérés A en cas d’utilisation de protecteurs individuels contre le bruit. Ces méthodes s’appliquent soit au niveau de pression acoustique, soit au niveau de pression acoustique continu équivalent du bruit. Elles s’appliquent également à des bruits comportant des composantes impulsives, mais ne conviennent pas aux mesurages du niveau de pression acoustique de crête. En fait, c’est une estimation des niveaux de pression acoustique effectif pondérés A (L’A) en cas d’utilisation de protecteur individuel contre le bruit (PICB), ou « niveau de bruit perçu par le porteur du PICB ». Elle permet de dire si un PICB apporte un affaiblissement suffisant au porteur pour que celui-ci ne soit pas exposé à des niveaux de bruit supérieurs à ceux prescrits par la réglementation.

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