Concilier des approches épidémiologiques et ergonomiques permet de ce point de vue de mieux comprendre les effets de genre dans l’activité humaine en situation de travail.
Souvent, les enquêtes de santé au travail européennes traitent de l’évolution de la santé de la population en fonction des conditions de travail sans distinguer les analyses selon le sexe. Or les facteurs d’exposition sont différents selon les hommes et les femmes, tout comme l’apparition des pathologies. Beaucoup de stéréotypes circulent et rendent difficile la tâche des acteurs (médecine du travail, direction d’entreprise, représentants du personnel, contremaîtres, salariés) s’engageant dans une prévention de la santé qui tienne compte de cette variable. Ainsi est-il fréquent d’entendre l’argument selon lequel les TMS seraient essentiellement associés à la ménopause chez les femmes ou au sport et au bricolage de la maison chez les hommes. Une lecture individuelle des problèmes de santé n’invite pas à comprendre des différences de contraintes de travail selon le sexe. Il est donc nécessaire de passer à des analyses statistiques collectives et des études qualitatives de terrain pour pouvoir s’engager dans des interventions de prévention des TMS prenant en compte le genre, le sexe, le travail et la santé.
Auteur : Par Sandrine Caroly, MOUVEMENTS