Le tribunal correctionnel de Toulouse a relaxé jeudi les prévenus dans le procès de l'explosion d'AZF, faute de pouvoir prouver que les "fautes organisationnelles" de l'industriel Grande Paroisse avaient causé la catastrophe qui a fait 31 morts en septembre 2001.
Alors qu'ils étaient poursuivis pour homicides involontaires, blessures involontaires, destructions et dégradations involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie, et infractions au code du travail. Et que les conclusions du ministère public rendues en juin dernier avaient appelé à "tirer toutes les leçons de cette catastrophe industrielle qui n'avait rien d'une fatalité». C'est le doute qui a prévalu dans le jugement rendu par le tribunal correctionnel, le président du tribunal Thomas le Monnyer considérant que "Le tribunal ne peut envisager de raisonner par défaut, car sur le plan pénal il faut démontrer une faute commise et le lien de causalité certain avec les dommages".
Pour les associations de victimes et les familles endeuillées ce procès est honteux,"le tribunal a laissé la porte ouverte à la délinquance industrielle" dénonçait Gérard Ratier, Président de l'association des familles endeuillées.
Aujourd'hui le procureur de la République a annoncé que le parquet allait faire appel du jugement.
Rappelons que le 21 septembre 2001, la déflagration, équivalent d'un séisme de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter, avait fait 31 morts et des milliers de blessés. Elle avait creusé un cratère de 10 m de profondeur et 50 m de diamètre et soufflé ou endommagé près de 30.000 logements à des kilomètres à la ronde.
Auteur : Anne Laure Vigneron, envirolex
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