Edito
D'abord il y a eu un doute, celui d'un sommet pour rien. Malgré l'indéniable nécessité, l'incertitude sur la présence des Etats-Unis et de la Chine à la conférence de l'ONU sur le changement climatique tuait tout espoir d'une issue pour trouver un accord relais au protocole de Kyoto qui arrive à terme en 2012.
Puis, le président des Etats-Unis Barak Obama a annoncé sa présence à Copenhague suivi par le président chinois Hu Jintao. Sous pression, l'Inde, sans grand enthousiasme, emboîtait le pas vers la route de Copenhague. Peu importe ces atermoiements. La présence des pays les plus importants dans la capitale danoise est vue comme une étape vers une gouvernance mondiale pour lutter contre le réchauffement climatique.
Au coeur des enjeux : la répartition des efforts entre les pays pour contenir l'augmentation du réchauffement dans la limite de deux degrés. Une tâche titanesque au vu des disparités des points de vue en présence. La Chine et l'Inde renvoyant les pays industrialisés à l'assomption de leur responsabilité sur l'état de la planète.
Malgré les disparités sociopoli-tiques, les changements sont en cours comme en témoigne ce guide. De l'Etat au particulier, chacun sait ce qu'il faut faire et commence à l'appliquer. Certes il y a la mise en place de lois contraignantes et de taxes vertes. Une nécessité pour financer la transition. Mais les entreprises sont convaincues du bien-fondé de passer au vert. Mieux, elles y trouvent même, un supplément de compétitivité, et une image plus positive auprès de leurs clients. Et celles qui auront su anticiper seront les gagnantes de demain. Avec l'échéance de 2013 et la mise aux enchères des quotas de carbone, la procrastination n'est plus de mise. Pour aider à la gestion de la transition, les technologies se multiplient et les NTIC viennent en renfort pour accompagner et accélérer la mutation.
Enfin, la transition nécessaire pour contenir le réchauffement est créateur d'emploi. Réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre dans les dix ans induirait en France un solde net de plus de 600 000 emplois sur la même période.
A moins que, à rebours de tout ce qui est écrit ci-dessus, ce soit le scénario noir qui s'impose : délocalisations pour éviter les taxes ; pas d'accords, même a minima entre pays; inégalités renforcées entre régions du globe; etc. Dans cette hypothèse, le pire serait à venir.
Mais nous refusons d'y croire. Les exemples relatés dans ce numéro spécial montrent l'avantage social et économique à adopter une attitude responsable. Les moyens sont là, les technologies sont disponibles et le gain avéré. Pourquoi attendre ?
Auteur : Fabrice Frossard, Rédacteur en chef