Le site Camip.info reprend deux analyses de cas parus dans les Archives des maladies professionnelles et de l'environnement 2010. Le premier cas concerne l'apparition de céphalées intenses après le contrôle visuel d'un stock d'explosifs, le second relève des cas de céphalées, vertiges et gênes thoraciques à la sortie d'une cuve d'un méthanier.
Une panne de ventilation
En Corse, 5 militaires inspectant régulièrement un dépôt d'explosif stocké dans une grotte présentent des céphalées invalidantes. Une dynamite dite "gomme" à base nitroglycéroglycol est mise en cause. Elle dégage des nitrates aliphatiques qui, s'ils sont habituellement mis en cause par une absorption percutanée, peuvent aussi pénétrer par voie respiratoire notamment sous forme de nitroglycol. Provoquant ainsi de telles céphalées. Mais plus que le produit lui-même c'est une panne du système de ventilation qui est à l'origine de la concentration anormale de cette substance.
Intoxication au monoxyde de carbone
Dans ce deuxième cas, huit mécaniciens navals présentent plusieurs symptômes typiques : céphalées, fatique musculaire, vertiges, gêne thoracique après la visite d'une cuve d'un méthanier récemment entré en cale. Ils interrompent leur progression au bout de 45 minutes en raison d'une odeur d'oeuf pourri. Les examens biologiques sont normaux à l'exception des taux sanguins de carboxyhémoglobine (HbCO). Les patients sont placés sous oxygénothérapie normobare pendant 6 à 15h. Les prélèvements dans la cuve confirment une concentration atmosphérique en monoxyde de carbone (CO) entre 400 et 500 ppm (valeur moyenne professionnelle de 50 ppm) et de 2 ppm d'hydrogène sulfuré (qui a donné l'alerte par son odeur).
Un retour d'expérience pour améliorer la sécurité
Ce deuxième exemple est typique de cas qui pourraient être évités avec quelques règles de sécurité élémentaire. La publication précise ainsi : "la prise en compte dans les certificats Gas-free découlant du règlement portuaire maritime, des gaz asphyxiants, l'amélioration des respects de consignes d'intervention en milieu à risque et l'adaptation des détecteurs aux conditions de chaque navire pourraient permettre d'éviter de tels accidents."
Auteur : Par Sophie Hoguin, actuEL-HSE