Après une année 2009 marquée par la morosité des marchés, les voyages d'affaires ont fortement diminué. Les grands comptes ont réduit leurs dépenses de 50 % environ et les PME de 20 %. Le budget moyen d'un déplacement professionnel était de 800 euros avant la crise, il est aujourd'hui autour de 300 euros. Les entreprises françaises dépensent 20 milliards d'euros par an, dont près de la moitié pour des voyageurs seuls. La crise a privilégié les zones les plus proches, l'Afrique du Nord, notamment Maroc et Tunisie et les pays de l'Europe de l'Est. Les derniers mois de 2010 et les prévisions pour 2011 marquent une reprise, en particulier de la demande des marchés asiatiques, ce qui amènera de nouveaux déplacements dans la zone. La crise a cependant laissé son empreinte et les sociétés sont moins enclines à multiplier des voyages. L'amélioration des outils informatiques permet d'ailleurs des visioconférences gratuites qui sont de plus en plus utilisées. Pourtant, elles ne sont pas la panacée et les déplacements restent nécessaires pour des questions techniques, mais aussi commerciales. Ce second point est d'autant plus vrai, que de nombreuses cultures, en particulier parmi les BRICS, nécessitent une présence et un lien humain pour établir et maintenir la relation d'affaire.

Des entreprises plus vigilantes

Selon la 20e édition du baromètre American Express Voyages d'affaires (EVP), les entreprises ont continué de faire des économies en 2010, 40 % d'entre elles diminuant leurs budgets. La tendance va en s'améliorant pour 2011. L'étude révèle par ailleurs qu'en 20 ans, deux tiers des entreprises ont fini par adopter une politique d'assurance et d'assistance. Une attitude qui correspond non seulement aux réalités du terrain, mais aussi aux attentes des voyageurs d'affaires parfois très exposés. Ainsi, d'après le baromètre Mondial Assistance septembre 2009 - juin 2010, les voyageurs ont pris conscience à hauteur de 66 % d'entre eux du besoin de sécurité et d'assistance du voyageur . 57 % estiment avoir suffisamment de notions de sécurité. 51 % considèrent n'être pas assez sensibilisés au sujet et seuls 39 % font confiance à leur entreprise pour être formés.

Le commentaire de Didier RANCHON directeur de GEOS EUIR

Longtemps, la problématique de la sécurité des voyageurs n'était pas considérée comme prioritaire tant par les employeurs (donneurs d'ordre et bailleurs de fonds) que par les missionnaires eux-mêmes (salariés ou contractuels). On ne peut que regretter qu'il ait fallu attendre les événements (crises sanitaires, sociales et politiques, délinquance et terrorisme) et les catastrophes (naturelles ou de transport) qui se sont succédés ces dernières années pour faire évoluer les mentalités et les pratiques dans un sens plus responsable. La jurisprudence française a également pris acte des nouvelles menaces, prononçant un certain nombre de condamnations pour inverser cette tendance. Ainsi, du manque de lucidité et d'objectivité nous sommes entrés dans une ère de responsabilité enfin assumée. Au point qu'aujourd'hui un nombre croissant d’entreprises accepte d'adopter une véritable démarche professionnelle introduisant conscience et objectivité, observations et analyses, procédures et règlements, budgets et assurances. GEOS depuis sa création s'est toujours tenue aux côtés de ces patrons responsables et missionnaires lucides des risques encourus.

Auteur : Alertes Lettre mensuelle d’actualité des risques internationaux et concurrentiels du groupe GEOS