"L’AESA conclut que les études de l’industrie [...] sont les plus fiables alors que les recherches des scientifiques indépendants de l’industrie sont considérées d’un niveau moindre", rappelle Générations Futures dans un communiqué.
L’AESA base sa classification de la fiabilité des études sur l’étude de Klimisch de 1997 (1). "Cette étude classe les études de l’industrie basées sur les directives de type Bonnes Pratiques de Laboratoires de l’OCDE comme "fiables sans restriction" et les autres études qui ne suivent pas ces directives (comme c’est le cas dans les études scientifiques indépendantes de l’industrie) sont classées de catégorie inférieure, voire même non fiables !"
"Le problème, car il y en a un, c’est que Klimisch et ses co-auteurs…sont tous des employés de BASF et qu’ils ont publié dans un journal appartenant à l’industrie", s'insurge l'association ! "De plus, les critères retenus pour juger de la fiabilité des études sont dérivés d’un article d’un porte-parole d’un lobby industriel (2) !"
De la nécessité des études indépendantes !
"A ce jour la science indépendante est toujours considérée comme d’utilité limitée par les régulateurs de l’AESA et n’est pas utilisée pour fixer des normes", explique Générations Futures. "Plusieurs revues bibliographiques montrent pourtant que les études de l’industrie fournissent souvent des résultats plus favorables pour les produits …de l’industrie que les études indépendantes ! Rappelons-nous que dans le cas du Bisphénol A, les études financées par les industries chimiques ne montrent aucune nocivité alors que 90% des études indépendantes montrent un risque possible (3)."
"C’est une honte que l’AESA continue ainsi de favoriser les intérêts des industriels et continue d’ignorer les données scientifiques publiées indépendantes de l’industrie", déclare François Veillerette, porteparole de Générations Futures. "Générations Futures et le réseau PAN Europe demandent instamment au Parlement Européen et au Conseil de ne pas accepter ces recommandations et de confirmer leur volonté de voir toute la science publiée prise en compte dans l’évaluation des pesticides", ajoute t’il.
Auteur : Terre Sauvage
- H.-J. KLIMISCH, M. ANDREAE, AND U. TILLMANN, A Systematic Approach for Evaluating the Quality of Experimental Toxicological and Ecotoxicological Data, REGULATORY TOXICOLOGY AND PHARMACOLOGY 25, 1–5 (1997)
- Richard A. Becker American Chemistry Council, Erik R. Janus Crop Life America, Russell D.White American Petroleum Institute, Francis H. Kruszewski. Soap and Detergent Association, Robert E. Brackett Grocery Manufacturers Association, Good Laboratory Practices and Safety Assessments, Volume 117 | number 11 | November 2009 • Environmental Health Perspectives.
- Large effects from small exposures. II. The importance of positive controls in low-dose research on bisphenol A. Vom Saal et al. Environ Res. 2006 Jan;100(1):50-76.
Consultez également le site "Victime des pesticides"
MonFlo le :
Pour ma part ça fait bien longtemps que je ne prends plus en compte l'avis de l'AESA qui a pris parti depuis un moment maintenant pour le lobby industriel, alors que ca vocation première en tant qu' "Agence Européenne" c'est prendre en compte toutes les études "sérieuses" qu'elles soient réalisées par des structures indépendantes ou non !!!