L’IRSST vient de publier une étude qui s’insère dans une séquence de projets, dont le but est d’implanter une culture de prévention durable des troubles musculo-squelettiques (TMS) dans une grande entreprise du secteur manufacturier. La première étape, qui est l’objet de cette étude, a consisté à faire un portrait systémique de l’entreprise.
Il semblerait que la façon de prévenir durablement les troubles musculo-squelettiques (TMS) soit d’implanter une culture de la prévention dans les milieux de travail. Diverses modalités s’avèrent prometteuses à cet égard, et il apparaît que l’implantation simultanée de plusieurs d’entre elles favoriserait le succès. Cette recherche est le premier volet d’une séquence de projets visant à intégrer une culture de prévention durable des TMS dans les établissements. Elle a permis de dresser un portrait systémique d’une grande entreprise manufacturière pour poser un diagnostic ergonomique. Cela a permis de cibler les activités de prévention à y implanter et de jeter les bases méthodologiques de la réalisation de deux autres portraits, soit trois mois suivant l’intervention et deux ans plus tard. Il sera ainsi possible de vérifier comment une intervention à multiples facettes peut permettre d’atteindre un objectif de prévention durable ou pas, et sinon, d’expliquer pourquoi. Les connaissances découlant de cette étude pourront être transférées à d’autres établissements.
Pour télécharger le document intégral veuillez visiter : http://www.irsst.qc.ca/-publication-irsst-integration-culture-prevention-durable-TMS-etape-1-portrait-systemique-une-grande-entreprise-manufacturiere-r-688.html
Source : Maura Tomi
Direction des communications – IRSST
MM's le :
Ce document de l'IRSST est le parfait exemple de document réalisé par le portrait type du "premier (excellent) élève de la classe". La méthodologie est parfaite, les démarches sont méticuleusement réalisées, au millimètre près... Mais cela reste de la théorie, de la grande et certes instructive théorie.... Le titre de l'article a un côté, à regret, trompeur; Je m'attendais à prendre connaissance de mesures concrètes et pertinentes, qui, partant d'un problème donné, aura permis d'en expérimenter les solutions et constaté un résultat significatif ou non...
Suffit-il de décrire longuement la nature contraignante des postes de travail, et de mentionner que la culture de la prévention dans l'entreprise est déficiente ?
Cependant, il est mentionné que le travailleur qui a participé à une activité de prévention apprécie les améliorations qui ont été apportées à son travail...
L'ignorance d'une mesure pourtant simple et de bon sens, d'autant plus surprenante que cette étude a été menée, j'ai cru comprendre que c'était une entreprise Canadienne qui a été étudiée... Ils sont en principe assez en avance dans ce domaine, dans ce grand Pays... :
les suggestions proposées par les travailleurs concernent les initiatives qui seraient prises une fois les salariés en poste, mais pas avant leur prise de poste... Le fait est, c'est "l'avant-prise de poste" qui constitue le facteur accidentel ou exposant au risque de TMS le plus important, et pour cause :
Le corps est encore "endormi", la vigilance n'est pas au meilleur fixe, l'humeur peut être encore atténuée par une contrariété vécue auparavant, etc...
Et il a été à maintes reprises démontré que c'est le matin, dès les premières heures que se produisent les accidents... D'autres pics ont aussi lieu en fin de matinée... Le manque de vigilance est aussi significatif en début voire milieu d'après-midi...
L'aspect répétitif des tâches et les gestes qui les accompagnent font la genèse de ce qui constituera le TMS, par ailleurs bien décrit dans ce rapport de travail;
C'est comme demander à un moteur de voiture, froid au démarrage, de satisfaire à la demande de performance optimale dès qu'on a actionné la clé de contact, ou qu'un sportif joueur de foot passe au vestiaire, endosse sa tenue et va courir directement derière le ballon sur le terrain sans aucune préparation au préalable...
Même dans les grands salons professionnels spécialisés dans tout ce qui touche à la prévention-sécurité-santé au travail, le constat de ces lacunes en la matière sont importantes, et pour cause :
Rien de tel que dix minutes à un quart d'heure de séances d'échauffements musculaires avant la prise de poste, pratiqués quotidiennement, avec coeur et assiduité, pour faire la différence. Cette mesure trouve encore même parmi les préventeurs bon nombre de détracteurs...
J'ai fait publier quelques articles dans La Lettre du Risque et donné une conférence sur le sujet en juin dernier au salon "Préventica" de Lille, avec l'aimable autorisation d'Inforisques... Vous pouvez retrouver les articles concernés sur le sujet si vous le souhaitez.
J'ai animé sur le chantier sur lequel j'ai travaillé jusqu'à ces jours-ci ces séances. Au départ, le message avait du mal à passer auprès de la hiérarchie, qui doutait du lien de cause à effet, persuadée que "ce n'est pas parce que les salariés font les échauffements musculaires qu'ils ne font pas d'accidents"... La pratique a confirmé que cela aide beaucoup (nous sommes passés de la moyenne de 3 à 4 accidents de travail par mois, sans compter l'impact des TMS, à à peine 4 accidents en une année)...
La bonne humeur est réintroduite et permet de travailler dans de bien meilleures conditions; Peut-être même a-t-elle plus d'impact que les échauffements musculaires eux-mêmes...
Et si les entreprises concernées par cette étude tentaient l'expérience ? Je reste volontiers à la disposition des personnes concernées pour toute information sur le sujet.
Bien cordialement.
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