Il existe principalement deux types de distributeurs de savon liquide : le distributeur de savon à usage unique (ou à cartouche) et celui dans lequel « on » rempli un réceptacle avec du savon liquide vrac. C’est de ce dernier type de distributeur remplissable de savon liquide dont il a être question dans cet article paru dans la revue de l’ASM, Applied and Environmental Microbiology : « Contamination bactérienne des mains et transfert de cette contamination après utilisation de distributeurs remplissables de savon vrac contaminé ». Pour information, cet article est disponible intégralement et gratuitement.
Les distributeurs remplissables de savon liquide sont sujets à une contamination bactérienne extrinsèque et des études récentes ont démontré que près d’un distributeur sur quatre dans les toilettes publiques est contaminé. Le but de cette étude était de quantifier la contamination bactérienne des mains et le transfert après utilisation de savon contaminé dans des conditions d’utilisation contrôlées en laboratoire dans un cadre communautaire. Du savon liquide est contaminé expérimentalement en laboratoire avec 7,51 log10 ufc/ml de Serratia marcescens, une moyenne de 5,28 log10 ufc reste sur chaque main après lavage des mains et de 2,23 log10 ufc est transférée à la surface d’un milieu gélosé. Dans une étude de terrain dans une école élémentaire, les bactéries à Gram négatif sur les mains des étudiants et du personnel encadrant ont augmenté de 1,42 log10 ufc par main (26 fois) après lavage avec du savon dispensé à partir de distributeurs remplissables contaminés par du savon savon vrac. Au contraire, le lavage des mains avec du savon issu de distributeurs à cartouche de savon à usage unique réduit significativement les bactéries sur les mains de 0,30 log10 ufc par main (2 fois). De plus, le nombre moyen de bactéries à Gram négatif transférées aux surfaces après lavage des mains avec du savon issu de distributeurs à cartouche à usage unique (0,06 log10 CFU) était significativement plus faible que le nombre moyen après lavage avec des distributeurs remplissables de savon vrac contaminé (0,74 log10 ufc ; P < 0,01). Enfin, des taux significatifs plus élevés de bactéries à Gram négatif ont été récoltés chez les étudiants (2,82 log10 ufc par main) que chez le personnel encadrant (2,22 log10 ufc par main) après lavage des mains avec du savon vrac contaminé (P < 0,01). Ces résultats démontrent que le lavage des mains avec du savon contaminé issu de distributeurs remplissables de savon peut augmenter le nombre de bactéries pathogènes opportunistes sur les mains et peut jouer un rôle dans la transmission de bactéries dans les lieux publics. Lire la suite de l'article...
Auteur : Albert Amgar
MM'S le :
C'est bien embêtant, cette affaire... Et aussi ce caractère à tendance "alarmiste" de cet article...
Mais pour bien faire et être sûr de ne contracter aucun germe indélicat, il faudrait vivre dans un milieu entièrement stérile, avec décontamination automatique et permanente des surfaces, filtration en continu de l'air... Ce qui n'est possible que dans les chambres stériles propres à certains services d'hématologie de grand renom, où n'y sont admis que les patients atteints notamment d'"aplasie medullaire" (patients dont le système immunitaire a été détruit, comme dans les pathologies hémathologiques graves, ou sous protocole de chimiothérapie anticancéreuse "sévère", ou encore qui bénéficient d'auto ou d'allogreffes de cellules souches hématopiïétiques (de l'hématopoïèse, cellules "souches" qui permettent de reconstituer les éléments figurés du sang, comme les plaquettes, les globules rouges et blancs...)....
Mais heureusement ou hélas, tout dépend de quel bord on relève, nous n'en sommes pas là... Des germes pathogènes, nous en abritons des milliard et des milliards sur tout notre revêtement cutané, de la tête aux pieds...
Ainsi, tous les contenant de savons, surtout lorsqu'ils sont réutilisables, sont contaminables à souhait.... Le meilleur moyen de limiter ce genre de transmission est de mettre à disposition des flacons doseurs à usage unique, qui seront remplacés par un nouveau flacon à chaque fois....
Mais le fait est qu'il faudra bien procéder à l'ouverture de ce flacon pour permettre la libération d'une dose du produit dans les mains pour pouvoir les laver, alors... autant d'opportunité pour le germe de venir s'inviter au niveau même de l'ouverture du site où sera opérée la délivrance de la dose de produit... Et aussi partout où cela lui est possible...
Alors, si on veut agir de manière "puriste", une dernière éventuelle solution : Mettre à disposition des sachets unidoses qui seront disposés de manière spécifique, s'ouvriront de manière automatique, délivrant la dose dans le creux de la main, à l'aide d'un capteur qui signalera la présence de celle-ci.... et le sachet unidose ainsi vidé sera jeté, puis automatiquement remplacé par un autre sachet unidose qui reproduira la même opération au prochain lavage de main... Mais là encore, faudra bien qu'une paire de mains, hôte de bien de microbes, mette à disposition les sachets dans le contenant au capteur spécifique.... Donc autant dire que c'est une histoire sans fin...
Peut-être qu'un tel système existe déjà, mais alors... Je vous dis pas le prix...
Certes, un lavage de mains est moins "pire" que pas de lavage du tout...
Joël le :