Entre le début des années 1930 et jusqu’à leur interdiction en 1987, des entreprises françaises ont fabriqué des centaines de milliers de paratonnerres contenant du radium 226 (Ra 226) ou de l’américium 241 (Am 241). Ces paratonnerres radioactifs ou "parads" ont été exportés dans le monde entier mais les professionnels de la filière et l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) estiment qu’il en resterait environ 30 000 à 50 000 dans l’Hexagone. Contrairement à des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse ou l'Espagne, aucun inventaire de ce gibier de potence n’a été réalisé chez nous.
Voilà pourquoi un homme a lancé un site internet afin de référencer sur une carte de France les parads que chacun d'entre nous pourrai croiser sur sa route.
Un risque ignoré
Trop souvent, les élus et ceux qui possèdent ces appareils ne savent rien d’eux. De même, les personnes qui par métier circulent sur les toits: charpentiers, couvreurs, monteurs d’antennes et même quelques pompiers bien que des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) aient édité des fiches de procédure opérationnelle. Autrement dit, rares sont les personnes conscientes des risques. Sans compter des entreprises qui les connaissent mais qui ne respectent pas la règlementation.
Une législation laxiste
La dépose des parads n’est obligatoire que dans les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Par ailleurs, tout parad installé en hauteur est considéré comme inoffensif car trop éloigné de la population. Mais ils restent dangereux dans deux cas précis :
- Ils présentent de sérieux risques d'irradiation et de contamination à leur contact et à proximité (intervention de couvreurs...).
- Certains se dégradent et leur contenu toxique peut alors se disperser dans la nature.
L’affaire est d’autant plus sérieuse que les propriétaires ignorent souvent tout du danger.
Un safari photo utile et amusant
Jean-Christian Tirat, nous invite à nous munir d'un appareil photo afin de pouvoir immortaliser les paratonnerres suspects et de les comparer ensuite avec les modèles recensés comme étant dangereux. Ensuite, toute trouvaille validée sera recensée sur une carte Google Earth dédiée constamment
actualisée et téléchargeable. Au delà de l’information et de la localisation, abondamment traités par ailleurs, l’inventaire avertit les mairies sur le territoire desquelles un parad est découvert. De plus, la traçabilité du déchet s’en trouve améliorée, voire garantie ; c’est un point capital. Un clic sur Participer à l’inventaire et vous connaitrez la procédure a suivre.
Les mairies seront alertées
Au final, les mairies des communes où sont découverts des parads sont prévenues par courriel et informées de la conduite à tenir. Le propriétaire de l’appareil est alors avisé de ce qu’il convient d’en faire.
Pour en savoir plus sur les parads :
- Le site de Jean-Christian Tirat, www.paratonnerres-radioactifs.fr
- Un article paru dans la revue Sortir du nucléaire (www.sortirdunucleaire.org)