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L'écologie industrielle condamnée à la théorie ?

Classé dans la catégorie : Risques pour l'environnement

En créant des synergies pour limiter les impacts sur l'environnement, le concept d'écologie industrielle apparaît très séduisant sur le papier. Pourtant, force est de constater que malgré la réflexion engagée et les projets lancés, les réalisations concrètes peinent à voir le jour.

Kalundborg. Cette ville du Danemark constitue encore le modèle à suivre des adeptes du concept d’écologie industrielle. L’idée paraît simple : considérer un territoire industriel comme un écosystème vivant. Au lieu du système linéaire industriel classique d’entrée de matières premières et de sortie de déchets, il s’agit de repenser le système circulairement. Concrètement, par la synergie entre entreprises ou à l’intérieur de l’entreprise, les déchets des uns deviennent les ressources des autres avec un recyclage tout au long de chaîne industrielle. Dans un contexte de raréfaction croissante de certaines matières premières et de réduction des impacts de l’industrie sur l’environnement, le concept fait mouche. A Kalundborg, ce sont près de 30 échanges entre entreprises qui ont été créés (1) permettant aussi de réaliser de nombreuses économies. 75 millions de dollars ont été investis pour un gain de 15 millions de dollars par an et une réduction de la consommation de pétrole de 20 000T par an (2).

Pourtant, le projet Kalundborg a débuté depuis les années 70 et ne trouve toujours pas de modèle comparable dans l’Hexagone. « Le problème de l’approche en France, c’est qu’elle reste essentiellement académique. », explique Emmanuel Riquelme gérant d’EWAM, un bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement du traitement de déchets industriels. De nombreux projets ont été imaginés mais peu atteignent le stade de la réalisation concrète.

Des projets qui peinent à devenir opérationnels

Ecopal, association d’entreprises créée en 2001 à l’initiative de la collectivité locale de Grande-Synthe (59) a été l’une des premières structures lancées pour impulser l’écologie industrielle en France. 10 ans après, l’association compte 200 entreprises membres et gère essentiellement des systèmes concertés de collecte de déchets pour les PME et TPE. Les synergies entre industries n’en sont qu’au démarrage. « Pour les industriels, Ecopal a longtemps été un club d’échanges de bonnes pratiques en matière de déchets plutôt qu’un lieu de réflexion pour envisager des synergies », explique Peggy Ricart directrice d’Ecopal. En 2007, une étude de flux est enfin lancée. Les flux entrants et sortants de près de 150 entreprises du territoire sont analysés. Bilan ? Une trentaine de synergies possibles ont été identifiées et sont aujourd’hui en phase de test : analyse des déchets, adaptation à l’activité de l’industriel qui le récupère etc. Mais la prochaine étape de formalisation des échanges risque d’être compliquée. « Les entreprises ont peur des autorités comme la DREAL car mettre en place un échange de déchets entre deux sociétés n’est pas anodin », insiste Peggy Ricart. Les procédures réglementaires pour des industriels très souvent classés ICPE sont souvent lourdes et coûteuses. Lire la suite de l'article...

Auteur : Pauline REY-BRAHMI, Novethic.

(1) : Quelques exemples de synergie : la raffinerie Statoil utilise l’eau du lac et fournit du gaz à Gyproc qui fabrique des panneaux en plâtre. La centrale électrique fournit du gypse à Gyproc et de la chaleur à la ville de Kalundborg ainsi qu’à une ferme piscicole.
(2) : LOWE E., MORAN S., HOLMES D., Eco-Industrial Parks : a handbook for local development team, 1998

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