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Présidentielles 2012 : deux camps, deux visions du travail ?

Classé dans la catégorie : Général

Du "vrai travail" à la place des représentants du personnel, de la retraite à la pénibilité, retour sur la vision et les préconisations pour améliorer les conditions de travail des deux camps qui s'opposent ce dimanche pour le nouveau quinquennat.

Dans cette campagne présidentielle sous le signe de la gestion économique du pays, la place aux conditions de travail n'est pas centrale. le thème revient néanmoins régulièrement par les questions des médias et pas l'actualité constante en matière de retraite, de pénibilité et de souffrance au travail. A travers les discours, déclarations et interviews accordées par les deux camps, deux approches du travail se dessinent néanmoins. En voici les grandes lignes que nous avons identifié.

Qu'est-ce que la valeur travail ?

Du côté de Nicolas Sarkozy : Avec la déclaration sur le "vrai travail" qui s'oppose à l'assistanat, Nicolas Sarkozy s'est avancé un peu plus sur ses positions. Globalement, on voit se dessiner, le travailleur comme quelqu'un qui souffre et qui fait des efforts (il se lève tôt, il ne gagne pas beaucoup, il vit dans la précarité et... il ne demande rien), mais qui reste honnête et est donc digne de respect. Un prolongement assez logique du slogan de 2007 "travailler plus pour gagner plus". Ce qui est clair, c'est que, comme le dit Xavier Bertrand, ministre du travail : "la valeur travail est au cœur des propositions de Nicolas Sarkozy".

Du côté de François Hollande : on peine à trouver quelle place le travail occupe-t-il ? Il vient plutôt se définir en contre les assertions de son adversaire et parle du travail essentiellement par son aspect économique : chômage, emploi des jeunes, coût du travail etc. Il reproche d'ailleurs à Nicolas Sarkozy certains éléments de son approche économique : par exemple, le coût du travail ne serait pas forcément le point essentiel de la compétitivité des entreprises françaises ou du chômage, il s'agirait plutôt de soutenir les PME dans leur capacité d'innovation ou de stratégie commerciale.

Retraites et pénibilité sont liées

Sur cette question, les représentants du gouvernement sortant restent fermes : la réforme adoptée est "juste" et était "nécessaire" pour "mettre fin au déficit du régime des retraites et préserver le système par répartition". et souligne Xavier Bertrand, "l'effort demandé a porté tant sur les salariés du privé que sur les fonctionnaires et a su prendre en compte les carrières longues et la pénibilité.

Ce n'est pas tout à fait l'avis des aspirants au pouvoir. Si François Hollande est souvent flou sur les poins sur lesquels il pourrait revenir concernant la réforme des retraites, son conseiller en matière de travail est plus précis. Il affirme ainsi que les Socialistes conserveraient les 41 puis 41,5 annuités de cotisation pour tenir compte de l'allongement de la durée de vie, mais changeraient la donne en matière de prise en compte de la pénibilité qui diminue l'espérance de vie des ouvriers. Sinon, ajoute Alain Vidalies, en charge des questions du travail pour la campagne de François Hollande, "la réforme est injuste : le gouvernement fait payer la retraite des cadres par les ouvriers !".

Souffrance et mal-être au travail

A droite, on présente naturellement le bilan des actions déjà mises en place : Les deux premiers plan santé travail, qui fixent les priorités d'actions jusqu'en 2014 et la réforme de la santé au travail ou encore la prévention de la pénibilité. Xavier Bertrand souligne ainsi le lien entre les nouvelles formes de souffrances au travail (risques psychosociaux et troubles musculo-squelettiques) à l'accélération des rythmes du travail, la modification des organisations et à la tension économique qui s'applique aux entreprises ou aux administrations. Les solutions préconisées tiennent alors dans les plans déjà lancés ou dans des accords tels celui de 2009 signé dans la fonction publique. Le ministre insiste d'ailleurs aussi sur un point : "cette question de la souffrance au travail n'est pas secondaire face à l'enjeu de préservation de l'emploi, alors que les deux sont profondément liés." La place du politique est alors d'accompagner les entreprises et les différents acteurs dans les démarches de prévention.

A gauche, le discours est souvent moins technique, mais du coup souligne les points critiques en matière de souffrance au travail. Ainsi, Alain Vidalies relie la souffrance au travail et les pénuries de personnel ou l'adoption de méthodes de management particulières (individualisation des tâches et des objectifs, isolement des salariés). Il cite notamment la RGPP (réforme générale des politiques publiques) dans l'administration et préconise comme solution, un renforcement du pouvoir des représentants du personnel sur les objectifs fixés et les moyens employés.

Quel place pour le dialogue social ?

Pour les deux camps, le dialogue social est une priorité. Cependant, cette priorité ne semble pas recouvrir totalement la même chose. Ainsi, selon Xavier Bertrand, cette priorité "n'est pas une fin en soi, c'est un moyen" et en "cas de blocage", le gouvernement pourrait recourir au référendum. Ajoutant "qu'il faudra aller plus loin dans les réformes" et que par exemple, "la réforme consistant à obliger les chômeurs à se former à un métier en tension et à accepter ensuite la première offre d'emploi correspondant à cette nouvelle qualification seraient présentée aux partenaires sociaux "avant l'été". Concernant la démocratie sociale au sein des entreprises, le ministre se félicite des derniers modifications apportées et précise que Nicolas Sarkozy veut mettre en place une seule instance de concertation dans les entreprises entre 50 et 300 salariés. Un comité des salariés qui remplacerait le CE, le CHSCT et les délégués du personnel.

Pour François Hollande, qui l'annonce dans une réponse envoyés aux syndicats, "le dialogue social est une priorité majeure de mon projet présidentiel et un pilier de la méthode de gouvernement qui sera la mienne", proposant de l'ériger en principe constitutionnel. Et continuant de s'inscrire en opposition de son rival, il propose de passer "de la convocation à la consultation, du monologue à la concertation, de l'écoute distante à la négociation". Pour redonner la parole aux salariés, notamment ceux des petites entreprise, des outils de représentativité par bassin d'emploi sont envisagés. En outre, François Hollande suggère que les représentants des salariés siègent au sein des conseils d'administration et au sein des commissions de rétribution des dirigeants. Il compte aussi proposer l'élection directe des membres des CHSCT, et de leur donner le pouvoir de contrôler la faisabilité des objectifs fixés aux salariés.

 
François Hollande (PS)
http://francoishollande.fr/

Nicolas Sarkozy (UMP)
http://lafranceforte.fr/
Instances représentatives - Présence de représentants des salariés dans les conseils d'administration et dans les comités de rémunérations des grandes entreprises

- Constitutionnaliser le principe du dialogue social (obligation de consultation des partenaires sociaux avant l'adoption d'un texte de loi les concernant)

- Grande conférence économique et sociale avec les partenaires sociaux durant l'été 2012 au sujet des priorités du quinquennat
- Présence d'un représentant des salariés dans les comités de rémunération des conseils d'administration

- Recours au référendum en cas de blocage de réformes comme, par exemple, celle sur la formation des chômeurs

- Fusion du CE, des DP et du CHSCT dans les entreprises de moins de 300 salariés

- Etalement sur 3 ans, au lieu d'un an, des obligations liées au franchissement du seuil de 50 salariés
 
Retraites et pénibilité
- Retraite à 60 ans à taux plein pour ceux qui ont cotisé la totalité de leurs annuités

- Négociation dès l'été 2012 avec les partenaires sociaux l'âge légal de départ à la retraite, la prise en compte de la pénibilité, le montant des pensions (NDLR : le programme du PS avait prévu un financement basé sur une hausse des cotisations vieillesse et une taxation des revenus du capital)
 
- Maintien de la réforme des retraites de 2010 qui repousse progressivement l'âge de départ de 60 à 62 ans et l'âge de départ pour une retraite à taux plein de 62 à 67 ans.
Temps de travail et salaires - Abrogation de la défiscalisation des heures supplémentaires sauf pour les petites entreprises

- Augmenter les cotisations chômage des entreprises qui abusent des contrats précaires

- Ecart maximal de rémunération de 1 à 20 pour les dirigeants des entreprises publiques

- Impôt sur le revenu : création de deux tranches supplémentaires, l'une de 45% pour les revenus supérieurs à 150 000€ par part et l'autre de 75% pour les revenus au-delà du million d'euros, sachant qu'un bouclier fiscal serait instauré pour éviter une censure du Conseil constitutionnel
 
 - Pour accroître le pouvoir d'achat de 1000€ par an pour un Smicard, suppresion des charges salariales sur les salaires compris entre 1200 et 1400€ nets par mois; cette mesure est financée par un redéploiement de la prime pour l'emploi et par une augmentation de la fiscalité sur les dividendes

- Volonté de favoriser la signature d'accords dérogatoires dans les entreprises en mauvaise situation économique

- Interdiction des retraites-chapeau des dirigeants ainsi que des parachutes dorés
Egalité professionnelle - Création d'un ministère des Droits de la femme

- Egalité des carrières et des rémunérations entre les femmes et les hommes. Une loi sanctionnera les entreprises ne respectant pas cette égalité, via la suppression des exonérations de cotisations sociales
 
 - Faire de l'égalité salariale et professionnelle entre les hommes et les femmes un axe majeur du nouveau quinquennat
Les conditions de travail - Mise en place d'un dispositif de notation sociale obligeant les entreprises de plus de 500 salariés à faire certifier annuellement la gestion de leurs ressources humaines au regard de critères de qualité de l'emploi et de conditions de travail

- Augmentation des cotisations chômage des entreprises abusant des emplois précaires
 
 - Garder les axes de travail fixer par le Plan santé travail 2 et la réforme de la santé au travail

 

Auteur : Par Rédaction des Actuels .

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