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Cancers professionnels : Objectif prévention

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Le 28 avril dernier, la 10e Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail organisé par le BIT avait pour thème central la prévention des maladies professionnelles.

Cet évènement a été l'occasion de rappeler que la mobilisation contre les pathologies liées au travail et particulièrement contre les cancers professionnels demeure une nécessité. Chaque année, en France, environ 1 700 nouveaux cas de cancers font l'objet d'une reconnaissance comme maladie professionnelle. Le nombre réel des cancers attribuables aux expositions professionnelles pourrait être beaucoup plus élevé. Pourtant certaines bonnes pratiques pourraient permettre de prévenir les risques.

Dans l'environnement professionnel, les travailleurs peuvent être exposés à de nombreux agents cancérogènes. Il peut s'agir de produits chimiques (benzène, trichloréthylène, formol...), de substances naturelles (amiante, silice...), d'agents physiques (rayonnements ionisants, ultraviolets...), biologiques (virus des hépatites B et C dans les cas d'atteinte chronique) ou encore d'émissions générées par certains procédés de fabrications (poussières de bois, fumées de soudage). L'industrie du bois, la métallurgie, la chimie, la plasturgie, le BTP et les carrières sont les domaines d'activité les plus touchés mais aucun secteur n'est épargné.

Entre 10 000 et 21 000 cas par an

Les risques de cancers professionnels demeurent pourtant insuffisamment perçus. Il peut en effet s'écouler plusieurs dizaines d'années entre une exposition professionnelle et la survenue du cancer. Les personnes atteintes, et leurs médecins traitants, font donc rarement le lien entre maladie et parcours professionnel. D'autant que d'autres paramètres (habitudes de vie, alimentation, consommation d'alcool ou de tabac, prédispositions génétiques…) peuvent être incriminés. Ainsi seuls certains types de cancers, bien identifiés comme pouvant résulter d'une exposition liée au travail (mésothéliome et amiante, cancer des fosses nasales inférieures et poussières de bois…), font l'objet d'une déclaration. 1 810 cas ont été reconnus en 2010. Le bilan réel est sans doute plus sombre : selon l'InVS, les expositions professionnelles seraient directement responsables de 4 % à 8,5 % des cancers diagnostiqués en France soit entre 10 000 et 21 000 nouveaux cas par an.

Prévenir le risque cancérogène

La prévention des cancers professionnels repose en premier lieu sur le repérage des agents cancérogènes présents dans l'entreprise. Il s'agit d'identifier l'ensemble des produits ou des procédés potentiellement dangereux mais aussi d'évaluer les modes et les niveaux d'exposition. Pour ce qui concerne les produits chimiques, il faut se référer aux étiquettes de danger présentes sur les emballages et aux fiches de données de sécurité fournies par le producteur. Pour compléter l'évaluation des risques, il est utile de s'adresser au service de santé au travail ou encore au service prévention de la Cram/Carsat/CGSS. Si les risques sont avérés, la mesure de prévention la plus efficace consiste à supprimer les agents dangereux ou, à défaut, les remplacer par des produits ou procédés moins nocifs. Si la suppression ou la substitution se révèlent impossibles, l'objectif doit être de limiter le nombre des salariés exposés et de maintenir les expositions à un niveau aussi bas que possible en ajustant l'organisation du travail (travail en système clos, automatisation des tâches, balisage des zones à risques…) et en mettant en œuvre des mesures de protection collective (captage des polluants à la source, ventilation…). Les équipements de protection individuelle (masques…) ne doivent être utilisés qu'en deuxième instance, si les protections collectives se révèlent insuffisantes. L'ensemble des mesures de prévention doit être doublé par des actions de sensibilisation, d'information et de formation des opérateurs concernés. Ceux-ci doivent également faire l'objet d'une surveillance médicale renforcée.

Prévenir les cancers de demain

Depuis le début des années 80, des avancées significatives ont été réalisées dans la lutte contre les cancers professionnels. Les connaissances ont progressé, les méthodes de repérage et de substitution des agents cancérogènes se sont affinées, les entreprises et leurs salariés ont été mieux sensibilisés, le cadre réglementaire s'est adapté avec, par exemple, le renforcement de la réglementation sur l'amiante... Ces mesures, conjuguées, laissent entrevoir une baisse des cancers liés aux agents cancérogènes connus. Le défi est à présent de tirer parti de ces acquis scientifiques, techniques et méthodologiques. L'effort de prévention engagé doit être poursuivi et renforcé pour contribuer à prévenir les cancers professionnels de demain.

Auteur : INRS.

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