Selon une récente enquête d'opinion réalisée pour l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), quelque 51 % d’entre eux estiment que “le stress lié au travail est courant sur leur lieu de travail”, 16 % considérant même qu’il est “très courant”.
La crise, premier facteur de stress professionnel
Bien entendu, le contexte économique actuel n’y est pas pour rien ! Parmi les causes de stress, 72 % des travailleurs européens interrogés citent “l'insécurité de l'emploi et les restructurations”. Une opinion encore plus largement répandue en France où ce facteur de stress est désigné par 80 % des travailleurs et 86 % de ceux âgés de 35 à 54 ans. Ces résultats tendent donc à démontrer que les entreprises ne peuvent pas tout, tant elles sont tributaires d’une conjoncture qui, lorsqu’elle se dégrade, met en tension aussi bien les organisations que leurs membres.
L’impact déterminant des modes d’organisation et de management
Pour autant, le sondage met aussi en évidence la capacité des entreprises à limiter le développement du stress professionnel. En effet, parmi les autres causes de stress, certaines relèvent directement du mode de management. Parmi les travailleurs interrogés 66 % pointent du doigt “les horaires et la charge de travail”, 59 % “les comportements inacceptables, tels que le harcèlement ou l’agressivité”, 57 % “le manque de soutien des collègues ou supérieurs hiérarchiques”, 52 % “le manque de clarté des rôles et des responsabilités” et 46 % “le manque de possibilité de gérer les rythmes de travail”. Au-delà du contexte économique et social, la culture managériale et le mode d’organisation des entreprises ainsi que le climat de travail qu’elles instaurent ont donc un impact majeur sur le stress ressenti par leurs employés.
Le volontarisme des entreprises récompensé
L’enquête de l’Agence européenne confirme ainsi très largement que le volontarisme des entreprises permet d’obtenir des résultats significatifs. En effet, “il y a un lien entre la proportion de travailleurs qui considèrent le stress lié au travail comme un problème courant sur leur lieu de travail et ceux qui estiment que ce phénomène n'est pas correctement pris en charge. 72 % des travailleurs européens qui considèrent que le stress lié au travail est un problème rare sur leur lieu de travail considèrent également qu'il est bien géré, tandis que 58 % des travailleurs qui estiment que ce problème est courant sur leur lieu de travail estiment également qu'il est mal géré”.
Renforcer la prévention et la gestion du stress
Loin d’amener à considérer que le stress professionnel constituerait, en temps de crise, une fatalité, l’enquête de l’Agence européenne incite donc à accentuer les actions de prévention et de gestion du stress déjà mises en place par de nombreuses entreprises. D’abord parce que la crise aggrave l’exposition des travailleurs au stress. Ensuite parce que la réduction du stress est de nature à renforcer considérablement la cohésion de l’entreprise et donc sa capacité à relever les défis engendrés par la crise.
(1) European Opinion Poll on Occupational Safety and Health, réalisé par Ipsos-Mori pour l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), mai 2013, consultable librement sur : https://osha.europa.eu/en/safety-health-in-figures/eu-poll-press-kit-2013.pdf
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité