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Document unique chez Airbus : exit Excel

Classé dans la catégorie : Général

Il y a trois ans, Airbus a décidé de revoir sa façon d'élaborer son document unique, en optant pour un logiciel. Aujourd’hui, le chargé de l’évaluation des risques du groupe pour les sites de Toulouse constate que les plans d’action sont mieux appliqués.

François Uberti est chargé de l’évaluation des risques professionnels chez Airbus, à Toulouse. Le document unique, c’est lui. L’entreprise utilise depuis trois ans un outil en ligne pour gérer évaluation des risques, plans d’action et suivi de la mise en œuvre. Le pôle prévention auquel appartient François Uberti se charge des deux premiers, tandis que le suivi est de la responsabilité des directeurs d’établissements ou le cas échéant, des chefs d’unités de travail. Dans le jargon Airbus, il s’agit des "délégataires de pouvoirs" : en cas d’accident, la responsabilité leur revient. Il peut y en avoir plus d’un par établissement. Au sein du groupe, on en compte une quarantaine. Ils peuvent se faire aider de préventeurs de terrain et des managers, des "supports locaux", qui sont entre 60 et 70. Le logiciel a été déployé dans tous les établissements Airbus France, et a surtout permis une meilleure sensibilisation des délégataires de pouvoir au contenu du document unique et aux enjeux de sécurité, qui sont de leur responsabilité. Les plans d’actions sont, semble-t-il, aujourd’hui mieux appliqués et suivi au sein du groupe qui, rien qu’à Toulouse, compte 7 sites et environ 20 000 employés.

Comment travailliez-vous sur le document unique avant d’utiliser un outil en ligne ?

François Uberti : Auparavant nous utilisions une méthodologie particulièrement complexe, qui reposait sur un outil bien connu : Excel. Pour une TPE, cela peut être utile. Mais pour un groupe de la dimension d’Airbus, c’était trop compliqué. Les fichiers des uns et des autres ne coïncidaient pas toujours. En conséquence, il était difficile de bien cartographier les risques, les délégataires de pouvoir n’avaient pas suffisamment de visibilité sur leur périmètre et ne s’appropriaient pas suffisamment les plans d’actions. Ces plans vivotaient difficilement.

Quels sont les bénéfices d’un tel outil ?

François Uberti : Il ne nous a pas vraiment fait gagner de temps, mais il nous a permis de gagner en visibilité sur les risques. Les délégataires de pouvoirs ont davantage conscience de leur périmètre, de leurs responsabilités en termes de sécurité aussi. Aujourd’hui, ils s’approprient mieux les plans d’actions. Les actions mises en place en comité directeur sont présentées soit par eux-mêmes, soit par leurs supports locaux. Ça a permis un basculement complet dans notre façon de travailler. Et cela rend le document unique plus vivant, tout est mis à jour en temps réel. Nous avons aussi noté une amélioration sur certaines problématiques de santé-sécurité qui tardaient à être résolues.

Qui a accès à l’outil que vous utilisez désormais ?

François Uberti : L’outil est réservé à environ 150 personnes, du pôle de prévention aux délégataires de pouvoirs, en passant par les préventeurs de terrain qui leur viennent en appui, les pilotes d’action qui assurent le suivi des actions, et les porteurs d’action qui les mettent en application. Nous, pôle prévention, rentrons dans l’outil l’évaluation des risques, le plan d’action, et eux sont chargés de détailler le suivi des actions du plan. Les salariés en revanche n’y ont pas accès : nous avons d’autres outils qui leur permettent de nous faire remonter des situations à risques ou des incidents.

Quel est le suivi des plans d’actions générés ?

François Uberti : Lorsqu’un délégataire [ou, plus généralement, un de ses supports] renseigne l’état d’avancement d’une action proposée par le plan d’action, la mise à jour est faite en temps réel, de telle sorte que nous avons nous aussi, pôle prévention, une visibilité sur l’avancement de la chose. Si nous estimons que les mesures prises ne sont pas suffisantes, nous pouvons agir sur le niveau de criticité du risque, qui va du vert au rouge. Lorsque l’action a été appliquée entièrement, le délégataire la "solde". Nous vérifions cela et le cas échéant, nous "clôturons" l’action, puis nous "recôtons" le facteur de maîtrise : le risque passe en vert, en niveau de criticité bas. Sur le terrain, le délégataire ou ses supports font un suivi avec les chefs d’équipe, et sont chargés de faire redescendre le tout aux équipes.

Quelles sont les répercussions sur votre quotidien de responsable évaluation des risques ?

François Uberti : Mon service garde ses prérogatives en matière d’évaluation des risques, et de plan d’action. Nous évaluons donc, et nous proposons un plan aux délégataires de pouvoir. Une fois que nous nous sommes mis d’accord, le plan d’actions devient leur propriété, c’est à eux d’en assurer l’application et le suivi. Avec cette évolution, les délégataires de pouvoir sont devenus plus exigeants… et me demandent des mises à jour du plan d’action plus fréquentes.

 

 

 

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Réactions...

Convention.fr le :

Une très bonne idée de numériser le document unique, surtout dans une très grande entreprise ou il aurait fallu rédiger à la main de nombreux registres. Néanmoins, est-ce normal de ne pas le mettre à disposition des salariés comme la loi le demande ?

Webmaster le :

L'outil est réservé à certaines personnes, cela ne veut pas dire que le DU (issu de l'outil) n'est pas à la disposition des salariés...

FERLAT le :

bonjour, Merci de me dire où puis je trouver ce document unique ou le plan de prévention afin de pouvoir intervenir sur le site d'AIRBUS? cordialement

Webmaster le :

Je vous suggère de contacter le responsable sécurité du site...

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