Souvent inhérentes à l'environnement ou au process lui-même, ces situations, pour la plupart, sont difficiles à éviter. Des mesures organisationnelles et techniques peuvent néanmoins être mises en place pour en limiter les effets.
L'exposition à la chaleur ou au froid peut avoir une incidence en termes de confort, mais également de santé et de sécurité au travail. Elle constitue l'un des dix facteurs de pénibilité définis par la réglementation. Que l'activité ait lieu à l'extérieur ou à l'intérieur de locaux, le Code du travail oblige d'ailleurs l'employeur à évaluer les risques liés à l'ambiance thermique. S'il ne donne aucune indication de température, il est admis dans les milieux professionnels qu'au-delà de 30°C pour une activité sédentaire et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés. Pour le travail au froid, c'est sous la barre des 5°C qu'une vigilance particulière s'impose. Pour juger de l'acceptabilité d'une situation de travail, la température, mais également l'humidité, le rayonnement thermique, la vitesse de l'air, l'activité physique des salariés et la protection vestimentaire doivent être pris en considération. Les populations concernées sont nombreuses. Les ouvriers du BTP et les personnes chargées des travaux agricoles sont par exemple particulièrement exposés aux aléas climatiques. Dans l'industrie, les situations d'expositions aux températures extrêmes sont également multiples et la plupart du temps liées au process : travaux à proximité de fours, de procédés chauds ou de matières en fusion (métal, verre...), préparation, transformation et conditionnement de produits frais (notamment pour l'industrie agroalimentaire), interventions dans des entrepôts frigorifiques… Dans certains cas, comme dans les buanderies, les cuisines de restaurants ou encore les conserveries, l'humidité rend l'ambiance encore plus difficile à supporter.
Quels sont les risques ?

Les effets sur la santé du travail à la chaleur sont divers, allant de la fatigue à la déshydratation, en passant par le coup de chaleur. Correspondant à une forte élévation de la température interne, en général au-dessus de 40°C, ce dernier est potentiellement mortel. L'exposition au froid, quant à elle, peut générer de la fatigue et une perte de dextérité. Divers problèmes sont susceptibles d'apparaître : engourdissements, gelures. Le froid peut provoquer des douleurs, des troubles vasomoteurs (diminution de l'irrigation sanguine des doigts) et favoriser, associé à d'autres facteurs (postures extrêmes, gestes répétitifs, fatigue, stress...), la survenue de troubles musculosquelettiques. Plus grave encore, l'hypothermie, consécutive à une exposition prolongée au froid, est une chute de la température interne en dessous de 35°C qui, aux stades les plus avancés, peut entraîner le coma et le décès. Dans tous les cas, ces situations d'exposition à la chaleur et au froid accroissent le risque d'accident (baisse de la vigilance, augmentation du temps de réaction...).
Les moyens de prévention
Des mesures organisationnelles peuvent être prises pour réduire les risques et doivent être accompagnées de l'information et de la formation des salariés. Il s'agit par exemple de diminuer le temps de travail ou d'adapter les horaires, d'augmenter la fréquence des pauses, d'éviter - quand les températures sont élevées - de programmer les tâches les plus physiques aux heures les plus chaudes (et de fournir les aides à la manutention nécessaires), de réduire le nombre d'opérateurs exposés aux ambiances thermiques extrêmes, de prévoir un système de rotation des tâches… L'aménagement des locaux doit avoir été prévu en conséquence : ventilation, zones de repos climatisées ou chauffées, dispositifs permettant de se réhydrater et de se rafraichir dans le cas d'ambiances chaudes. Sur les chantiers, par exemple, l'employeur est tenu de mettre à disposition au moins 3 litres d'eau fraîche par jour et par travailleur. En ce qui concerne la protection vestimentaire, il est conseillé, pour le travail au froid, de porter plusieurs couches de vêtements plutôt qu'un seul vêtement épais. Le choix de la tenue doit tenir compte de la contrainte gestuelle et la protection des mains, de la tête et des pieds ne doit pas être négligée. Pour les travaux à la chaleur réalisés à l'extérieur, le port de vêtements clairs et couvrants (pantalons et manches longues), constitués avec des matières traitées anti-UV et adaptées à la chaleur est préconisé. Les vêtements amples favorisent l'évaporation de la sueur. Une protection des yeux et de la tête (lunettes anti-UV, visières, casques à bords larges…) est également nécessaire. Enfin, l'exposition au froid comme à la chaleur n'est pas compatible avec le travail isolé. La présence de plusieurs opérateurs permet, en cas de nécessité, de lancer l'alerte rapidement et d'éviter un retard de prise en charge sanitaire.
- Dossier Travail & Sécurité : Les ambiances thermiques
- Dossier INRS : Travail à la chaleur
- Dossier INRS : Travail au froid
- Article: Note documentaire