Interview Express : Jacques Métais - Directeur - ARHIF (Agence Régionale de l’Hospitalisation IDF)
Agir Mag : Quels sont les fonctions clés d’un système d’information hospitalier ?
Jacques Métais : Sur le plan fonctionnel, le cœur d’un système d’information hospitalier est le parcours de soins autour d’un dossier unique du patient. Le pilotage médico-économique est également un enjeu central. Sur un plan plus transversal, le but est de dynamiser les moyens de communication avec le monde extérieur et de mettre l’accent sur la sécurité.
Agir Mag : L’évolution des « SIH » vise à améliorer les conditions de travail des personnels ?
Jacques Métais : La modernisation des systèmes d’information englobe trois objectifs : l’amélioration de la prise en charge des patients, la maîtrise financière des établissements et l’amélioration des conditions de travail du personnel. Concernant les conditions de travail, l’automatisation de tâches administratives répétitives, la recherche d’une meilleure ergonomie des postes de travail et la rapidité d’accès à l’informatisation ne sont que quelques exemples qui viennent étayer cet axe de progrès.
Agir Mag : Dans quelles mesures la prévention est-elle également renforcée ?
Jacques Métais : Il s’agit là d’un des aspects de l’amélioration de la prise en charge du patient. Grâce à la rapidité et à la fiabilité de transmission des données numérisées, les NTIC y contribuent largement. Je ne prendrai qu’un exemple parmi d’autres : le CEntre Régional de VEille et d’Action pour les Urgences (ou CERVEAU). Ce dispositif francilien mis en place après la canicule de l’été 2003 permet de suivre instantanément l’activité détaillée de chacun de nos 90 services d’urgences. Il nous permet également de suivre les lits disponibles par service dans chaque établissement. On peut ainsi notamment anticiper les pénuries de capacité d’accueil ou d’hébergement. L’automatisation rationnelle de la capture des incidents relevant des différentes « vigilances » doit également être développée.
Agir Mag : Et concernant l’amélioration de la prise en charge du patient ?
Jacques Métais : C’est notre priorité absolue ! Le point peut se décliner sur les indicateurs de délai, de qualité et de coût. En matière de délai, il est clair que la diminution des files d’attente grâce à une meilleure planification des ressources (consultations, blocs, laboratoires…) est un enjeu fondamental. Dans le domaine de la qualité, l’informatisation du circuit du médicament limite considérablement les risques d’erreur, depuis la prescription jusqu’à l’administration, en assurant la traçabilité. Enfin, il ne faut pas perdre de vue que la maîtrise des coûts bénéficie avant tout au patient car la suppression d’un surcoût inutile va peut être permettre d’acquérir un équipement qui pourra sauver des vies…
Source : Agir-mag.com
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