Cet avertissement de l’Organisation internationale du travail (OIT) exprime des préoccupations appuyées concernant la situation dans les pays en développement. Toutefois, en France aussi l’inquiétude est palpable. Ainsi, plusieurs appels ont été lancés pour demander une répression accrue des entreprises ne respectant pas leurs obligations en matière de prévention des risques (2).
Un mauvais calcul : reléguer la prévention au second plan
La crainte latente est que les urgences générées par la crise relèguent au second plan les questions de santé et de sécurité au moment même où les risques s’accroissent en raison de la mauvaise conjoncture économique. Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, s’en est fait l’écho. “Les priorités des partenaires sociaux et du gouvernement pour améliorer les conditions de travail sont mises à mal par la crise actuelle (3).” Or, relâcher ses efforts en matière de santé et de sécurité serait un bien mauvais calcul. Et pas seulement parce que les accidents du travail et les maladies professionnelles sont ruineux pour les entreprises ! Comme le souligne encore Jean-Baptiste Obéniche, “combattre une crise, c’est aussi la traverser et préserver ses forces vives pour rebondir : garantir la santé des collaborateurs, continuer à leur offrir des perspectives d’action et d’évolution est fondamental pour y réussir. La qualité de vie au travail n’est pas un gadget que l’on sort lorsque tout va bien”.
Redoubler de vigilance et se préparer à la reprise
C’est le point crucial ! En effet, la crise met à l’épreuve la cohésion sociale des entreprises alors même que l’on ne pourra la surmonter qu’en se serrant les coudes et en restaurant la confiance. Or, l’attention portée à la prévention des risques détermine grandement le regard que les salariés portent sur leur entreprise. Dans le contexte actuel, le moindre manquement pourrait donc avoir des répercussions catastrophiques sur le climat social de l’entreprise fautive, voire sur celui du pays tout entier. Voilà pourquoi, loin de reléguer la prévention au second plan, la crise doit conduire à y porter une attention redoublée. Du reste, de nombreuses entreprises l’ont compris : plutôt que de reporter à plus tard les actions de prévention envisagées, elles mettent à profit le temps dégagé par le ralentissement de l’activité pour s’en saisir (par exemple en réactualisant leur document unique d’évaluation des risques comme la loi les y oblige). Ainsi, lorsque la reprise sera là, elles seront parées pour se consacrer pleinement !
(1) Communiqué de l’OIT, 28/04/09. (2) On peut notamment citer l’Appel à la mobilisation contre les cancers professionnels, lancé en janvier dernier par la revue Santé & Travail et la pétition plus militante et agressive lancée par la Fondation Copernic : “Travailler tue en toute impunité : pour combien de temps encore ?” (3) Travail & changement, n°325, mai-juin 2009.
Source : altersécurité infos
M&M'S le :
Dans l'entraprise où je travaille, j'ai l'occasion d'animer des exercices d'échauffement musculaires le matin, avant la prise de poste.
Les exercices ont débuté vers l'avant dernière semaine du mois de mai dernier.
En plus de la convivialité que génère les exercices, on observe moins de mal de dos et des épaules...
Et surtout, 27% des accidents de travail bénins avaient lieu à la première heure de prise de service, avant les exercices. On n'en comptait plus que 13% après la mise en service des exercices; soit une baisse de 14 points et de plus, parmi les 14 points, on a pu observer que celà concernait la majorité des personnes qui ne venait pas assister aux exercices d'échauffement...