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Cancers professionnels : Mieux évaluer pour mieux prévenir

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Dossier de l'INRS.

Plusieurs millions de salariés sont chaque jour exposés à des produits chimiques, des rayonnements ou des agents biologiques potentiellement cancérogènes. La lutte contre les cancers professionnels est aujourd'hui une priorité en matière de santé au travail. Son efficacité repose notamment sur l'évaluation systématique des risques.

En France, le cancer touche chaque année près de 280 000 personnes. Selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), 4 à 8,5 % - soit 11 000 à 23 000 nouveaux cas - seraient la conséquence d'une exposition à des agents cancérogènes dans le cadre du travail. Chez les ouvriers, la part des cancers imputables à l'activité professionnelle atteindrait près de 20 %. De nombreux agents cancérogènes peuvent être présents dans l'environnement de travail. Il peut s'agir de composés chimiques (benzène, solvants, hydrocarbures, huiles minérales...), de substances naturelles (amiante, silice...), de rayonnements (ultraviolets, rayonnements ionisants...), d'agents biologiques (virus, toxines) ou encore d'émissions liées à certains procédés de fabrication (poussières de bois, fumées de soudage...). L'organisation du travail commence elle aussi à êtr! e mise en cause. Des études ont notamment montré que chez les femmes, le travail de nuit augmentait les risques de cancers du sein. Si l'industrie du bois, la métallurgie, la chimie ou le BTP sont les plus exposés, aucun secteur n'est épargné. Au total, plusieurs millions de personnes seraient concernées par le risque de cancer professionnel.

Un risque insuffisamment perçu

Les liens entre travail et cancer restent globalement peu perçus. Une des explications tient au fait qu'il peut s'écouler parfois 30 ans entre l'exposition à un agent cancérogène et la survenue d'un cancer. Les liens sont d'autant plus difficiles à établir que d'autres facteurs de risques (alimentation, tabac, prédispositions génétiques) peuvent également être impliqués. Certains cancers sont étroitement associés à une exposition professionnelle (mésothéliome et amiante, cancer des fosses nasales et poussières de bois, sarcome du foie et mono chlorure de vinyle). Mais dans la plupart des cas, attribuer l'origine d'un cancer à des causes professionnelles relève d'un travail d'investigation complexe nécessitant de pouvoir retracer l'historique des expositions de chaque salarié. La difficulté de la tâche, conjuguée au manque d'information des médecins traitants chargés d'accompagner les malades, explique en partie que, chaque année, moins de 2 000 cancers soient reconnus comme maladies professionnelles.

Repérer, évaluer, et agir

La prévention repose en premier lieu sur le repérage exhaustif des agents cancérogènes présents dans l'entreprise et sur l'évaluation rigoureuse des risques qu'ils représentent pour les salariés. Les métiers "transverses" comme ceux du nettoyage ou de la maintenance, peuvent être particulièrement exposés aux risques et nécessitent une attention particulière. C'est sur la base de cet inventaire précis que se définissent les actions à mettre en place. Le premier objectif est de supprimer les agents cancérogènes ou de leur substituer des produits ou procédés moins nocifs. La substitution constitue l'un des principaux leviers pour lutter contre les cancers professionnels. Pour les aider dans cette démarche, parfois complexe à mettre en œuvre, les entreprises peuvent s'appuyer sur l'expertise des Caisses régionales d'assurance maladie. De nombreux o! utils sont également disponibles, notamment les fiches d'aide au repérage (FAR) et les fiches d'aide à la substitution (FAS) (www.inrs.fr/fichesFARFAS ) téléchargeables sur le site web de l'INRS. Si la suppression et la substitution se révèlent impossibles, des mesures de prévention collectives (travail en vase clos, mécanisation, captage des polluants à la source...) et individuelles (port de masques, gants, lunettes...) doivent être mises en œuvre pour maintenir l'exposition des salariés à un niveau minimal. La démarche globale de prévention doit également inclure l'information et la formation des travailleurs exposés ainsi que la mise en œuvre d'un suivi spécifique par les services de santé au travail.

Colloque "Prévenons le cancer professionnel"
18 au 20 novembre 2009 – Paris

De l'épidémiologie à la substitution, de la toxicologie aux actions de sensibilisation... Le colloque organisé par l'INRS abordera l'ensemble des thématiques liées à la prévention des cancers professionnels. Cette manifestation réunira des intervenants issus des principaux organismes nationaux mobilisés par ce problème majeur de santé au travail (Ministère chargé du travail, Afsset, CNAMTS, Institut national du Cancer, Mutualité sociale agricole, IRSN...). Objectifs : partager les expertises et les méthodologies et dégager des pistes de réflexion commune pour faire évoluer les pratiques de prévention. Le colloque est complet mais un compte rendu sera prochainement disponible sur le site de l'INRS.

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