Bien sûr, il faut se féliciter que la souffrance psychique au travail ne fasse plus, comme auparavant, l’objet d’un déni.Aujourd’hui, plus personne n’ose prétendre que les suicides de salariés s’expliquent essentiellement par des motifs privés ou en raison des seules fragilités psychologiques des victimes. L’impact de l’organisation du travail sur la santé psychique des salariés fait l’objet d’un consensus. Tant mieux ! Car c’était là un préalable nécessaire à une mobilisation collective dans laquelle les professionnels de la prévention des risques prendront toute leur part.
Toutefois, cette évolution positive comporte, de par l’ampleur qu’elle prend, un risque : celui d’une focalisation excessive sur les seuls risques psychosociaux en raison de leur médiatisation.Un salarié qui se suicide au travail fait la une des journaux tandis que celui qui se tue en tombant d’un échafaudage est ignoré.Telle est la règle des médias. Il revient aux professionnels de la prévention de se garder d’une telle focalisation. Parce que les risques physiques demeurent. Et aussi parce que, pour la plupart, les risques interagissent entre eux.Ainsi, les fameux troubles musculo-squelettiques résultent à la fois du stress et de postes de travail mal conçus.
À l’inverse des médias, les professionnels de la prévention des risques et les employeurs doivent donc conserver une vision globale des risques. C’est notamment ce que permet la réalisation du document unique d’évaluation des risques. En offrant une vision synoptique des risques, il permet de lutter avec méthode contre les risques réellement présents dans l’entreprise. Car pour agir efficacement,mieux vaut partir du terrain, que de suivre les modes médiatiques !
Auteur : altersécurité infos