Ces incitations prennent la forme de réduction des cotisations sociales, des taux d'imposition ou des primes d'assurance pour les entreprises qui investissent dans la prévention des risques. Mais tous reposent sur une même conviction : les entreprises seront d'autant plus motivées à agir en faveur de la prévention qu'elles y trouveront un intérêt économique.
Comme le prouvent les études de cas réalisées par les experts européens, cela fonctionne (voir ci-dessous). Grâce aux incitations, les entreprises l'investissent davantage dans la prévention et, bien entendu, cette action porte toujours ses fruits : le nombre de maladies et d'accidents professionnels chute.
Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que, même en faisant abstraction de ces incitations, les politiques de prévention des risques sont toujours rentables. En effet, on ne répétera jamais assez combien les maladies et les accidents du travail se révèlent coûteux pour les entreprises en raison des coûts directs mais aussi indirects qu'ils génèrent.
Quand un salarié est malade ou blessé, la productivité baisse, les délais de livraison s'allongent, les coûts de l'Interim augmentent et le climat social se dégrade. Si bien qu'avec ou sans incitation la prévention des risques est toujours un réflexe de bon gestionnaire !
Pour aller plus loin : “Résumé du rapport sur les incitations économiques visant à améliorer la sécurité et la santé au travail”, Facts 95, OSHA, téléchargeable sur : www.beswic.be/fr/news_board/economic_stimulans
Pour encourager la prévention des risques, la carotte financière vaut le bâton judiciaire
Une récente étude de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail tend à démontrer que “les régimes d’incitations économiques encourageant les entreprises à investir dans la prévention des risques constituent une option rentable pour les gouvernements cherchant à réduire le nombre d’accidents et de maladies liés au travail.”
Des études de cas sont particulièrement éloquentes. Ainsi :
- “dans le secteur allemand de la boucherie, les entreprises participantes ont connu une baisse de plus de 25 % des accidents avec arrêt depuis l’introduction du programme d’incitation en 2001” ;
- “parmi les entreprises polonaises qui ont introduit un système subventionné de gestion de la SST, 70 % ont recensé moins d’accidents et ont bénéficié de primes d’assurance moins élevées” ;
- “en Italie, l’Institut national d’assurance contre les accidents du travail subventionne les crédits bancaires afin de stimuler les investissements en matière de SST dans les PME ; les entreprises participantes ont connu une baisse estimée entre 13 et 25 % des accidents par rapport aux entreprises comparables.”
Pour aller plus loin : Facts 95, OSHA (www.beswic.be/fr/news_board/economic_stimulans).
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité
MM's le :
La sécurité au travail demeure le parent pauvre pour certaines entreprises... C'est bien dommage qu'il faille en venir à ces mesures incitatives pour obtenir un peu plus de volonté de la part de certains décideurs à s'investir dans ce domaine....
S'impliquer dans des mesures de sécurité a un coût, qui s'avère à terme bien négligeable en comparaison à tous les frais directs et indirects générés par les accidents et autres maladies professionnelles... Cela relève du bon sens le plus élémentaire....
Mais voilà, ce "coût" devient un "coût de trop", le décideur aura tendance à voir cela comme une charge supplémentaire, plutôt que tout l'argent qu'il aurait évité de jeter par la fenêtre, justement grâce à cet investissement... Car "tant qu'il n'y a pas d'accident", "c'est normal"....
Bienheureux sont les décideurs qui par contre, n'hésitent pas à s'investir et se soucier du bien-être de leur salariés : Ils ont tout compris; Qu'un salarié heureux fait moins d'accident; S'il est reconnu pour ce qu'il est et ce qu'il fait dans l'entreprise, il s'investira infiniment plus, pour son bien, et pour celui de son entreprise.
Un tel décideur a infiniment plus de longueurs d'avance, car il sait poser un regard Humain sur ses salariés, et ses salariés le lui rendent bien. Parce qu'il le vaut bien.