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Travail par temps froid : les précautions à prendre pour protéger ses salariés

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Le froid est de retour et l’hiver s’annonce rigoureux. Raison de plus pour prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses salariés du froid. En effet, le travail par basses températures expose à des risques spécifiques pour la santé et la sécurité. Pour les prévenir il faut bien sûr veiller à mettre à disposition des salariés des équipements adaptés, mais souvent aussi revoir l’organisation du travail en fonction des contraintes climatiques.

Même si de nombreuses professions en ont pris l’habitude, travailler par basse température est loin d'être anodin.

Les risques directs et indirects liés au froid

Les experts de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) soulignent ainsi que “certains risques spécifiques se surajoutent aux risques habituellement encourus”. Ils évoquent bien sûr les risques directs d’hypothermie ou de gelures, mais aussi l'augmentation du risque d'accidents du travail. En effet, le froid :

  • contribue à augmenter la pénibilité du travail et la fatigue ;
  • induit souvent une perte de dextérité et de sensibilité tactile en raison du froid ou du port d'équipements de protection ;
  • provoque des difficultés de déplacement lorsque le froid se traduit par la présence de neige ou de verglas.

Pour une évaluation rigoureuse des risques

La prévention des risques liés au froid ne saurait donc être laissée au seul bon sens et à la libre initiative des salariés. Ces risques doivent faire l’objet d’une véritable évaluation rigoureuse et exhaustive, notamment dans le cadre du document unique. Plusieurs facteurs doivent, à cet égard, être pris en compte : les facteurs climatiques bien sûr, mais aussi ceux résultant du poste de travail ou de la tâche à effectuer. Enfin, il faut y adjoindre les facteurs de risque individuels notamment liés à l’âge, au sexe ou à la condition physique.

Adopter une démarche globale de prévention des risques

Une fois les risques évalués, reste alors à prendre les mesures de prévention les plus complètes possibles. Des tenues adaptées à l'adaptation des locaux, en passant par la modification de l’organisation du travail, la palette des solutions est vaste. Ici encore, le choix doit donc reposer sur une démarche globale, maîtrisée et rigoureuse.

Pour aller plus loin : le dossier "Travail au froid” de l'INRS offre une présentation complète des démarches à effectuer pour prévenir les risques professionnels liés au froid. Il est consultable librement sur www.inrs.fr.

Travail par temps froid : ce que dit le Code du travail

Certes, le Code du travail ne donne aucune indication de température en dessous desquelles telle ou telle mesure devrait être prise. Toutefois, la nécessaire prise en compte du froid par les employeurs est rappelée à plusieurs reprises.

Ainsi, comme le rappelle l'INRS, le Code précise, dans son article R. 4225-1 que “l’employeur est tenu d’aménager les situations de travail à l’extérieur de manière à assurer, dans la mesure du possible, la protection des travailleurs contre les conditions atmosphériques”. Et si le froid est tel que cette protection est impossible, alors l'employeur peut, sous certaines conditions, décider d’arrêter le travail pour “intempéries” (article L. 5424-9 du Code du travail).

Le travail à l'intérieur est également évoqué : en vertu des articles R. 4213-7 à R. 4213-9, “les équipements et caractéristiques des locaux de travail sont conçus de manière à permettre l'adaptation de la température à l'organisme humain pendant le temps de travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs”. Enfin, l’article R. 4223-13 précise que, dans les locaux fermés, “le chauffage fonctionne de manière à maintenir une température convenable”.

Toutefois, au-delà de ces indications spécifiques, la protection des travailleurs contre le froid s'inscrit, plus globalement, dans l'obligation de résultat qui pèse sur les employeurs en matière de sécurité.

Un facteur de risque à prendre en compte dans le document unique

Comme le souligne l’INRS, “il est fondamental d’identifier les risques inhérents au travail en environnement froid, ainsi que les événements ou les facteurs qui peuvent conduire à la survenue de ces risques”. Cette obligation légale découle de l'article R. 4121-1 du Code du travail en vertu duquel “l’employeur doit réaliser une évaluation de l’ensemble des risques rencontrés en milieu professionnel. La transcription des résultats de cette évaluation doit se faire dans le document unique”. Enfin, l'INRS rappelle que l'employeur doit “tenir ce document à disposition du CHSCT (ou à défaut des délégués du personnel), de l’inspecteur du travail, du médecin du travail et des agents des services de prévention des organismes de la Sécurité sociale”.

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

Sur le même sujet : "FROID, STRESS ET ENERGIE", par Guillaume Pertinant

Réactions...

MM's le :

Un témoignage à ce sujet : Un bon réflexe pour préserver vos collègues, vos proches de l'hypothermie :

Un détail qui peut avoir son utilité, appris par l'expérience de ce que vis sur le chantier sur lequel je travaille, surtout en ce moment : Si, autour de vous, par temps froid, quelqu'un vous signale un "mal de tête" et réclame un cachet de paracétamol, d'aspirine.... Ne vous précipitez pas sur ledit cachet pour le lui donner, mais prenez d'abord sa température ! dans 9 cas sur 10, la personne est en hypothermie (T° corporelle inférieure à 35°, mais j'ai remarqué que le corps commence à sonner l'alerte quand la T° reste un certain temps en-dessous de 36°). Ne lui donnez (surtout) pas le cachet dans un premier temps. Isolez la personne dans une pièce chauffée si vous le pouvez; Dans l'idéal, faites-lui ôter les "épaisseurs" (pulls... Cà lui sera utile plus tard, quand la personne devra réaffronter le froid) de manière à ce qu'elle se retrouve en T-Shirt, ou garde éventuellement sa chemise, ou un pull fin... Et couvrez-la immédiatement d'une couverture de survie. Dès les première secondes ainsi couverte, la personne sent la chaleur grâce à la couverture.
A défaut de couverture de survie, optez pour des vestes, manteaux, couvertures, ce que vous pouvez avoir sous la main...
Surveillez sa T°, de manière à ce que celle-ci remonte jusqu'à au moins 36° et s'y stabilise.... Vous serez surpris de constater que le mal de tête signalé par la personne s'en va, lui aussi.... Il n'y aura pas eu besoin de cachet...

Mais là aussi, attention : Soit l'hypothermie a été subie brutalement (coup de frois brutal) et la T° remontera "aussi sec" (1° tous les 1/4h à peu près), soyez vigilants à ne pas risquer l'effet inverse, ou l'hypothermie a été progressive, et la T° prendra son temps pour remonter (1° par heure...) dans tous les cas, surveillez l'évolution de la T°. La personne ainsi isolée sera au calme, ce qui également facilitera sa récupération.

Quel rapport ???

En temps normal, les vaisseaux sanguins permettent des échanges harmonieux, irriguent les différents tissus et organes en nutriments essentiels et oxygène... Le cerveau se "sert" en premier...
En cas de coup de froid, les vaisseau se "resserrent" (il y a vasoconstriction), ne permettant plus cet échange comme il faut. Le cerveau réclame à être traité en priorité, les échanges amoindris vont le faire réagir : c'est lui qui va déclencher ce message d'alerte de type "il faut faire quelque chose", et c'est là que surviennent les céphalées, et tout le cortège de réactions de défenses du corps pour emmagasiner le plus de chaleur (frissons...).

Le fait de réchauffer la personne permet aux vaisseaux sanguins de se (re)dilater à nouveau, et leur configuration initiale ainsi retrouvée, les échanges se refont harmonieusement, le corps retrouve ses moyens de défense, grâce à la chaleur intelligemment préservée.... Et le message d'alerte (le mal de tête), dans 9 cas sur 10, n'ayant plus de raison d'être, disparaît....

Le risque à donner du paracétamol à quelqu'un qui signale un mal de tête sans vérifier dans ce cas sa température ?

Le paracétamol est à l'origine un anti-douleur et par extension un "anti-fièvre". Or, qui dit "anti fièvre" dit "anti température élevée", l'objectif sera alors de faire baisser cette température. Or, agir sur une température qui n'est déjà pas élevée.... Certes, le paracétamol pourra agir sur le symptôme de la douleur ressentie à la tête, mais pas la cause (la vasoconstriction), qui continuera à exposer la personne concernée à amplifier son risque d'hypothermie.... Vous imaginez-vous administrer de l'insuline à une personne en hypoglycémie ? je raisonne volontairement par l'absurde, mais l'effet dans ce cas pourra être le même....

Ainsi, par temps froid, ayez ce bon réflexe de recouvrir une personne qui signale ce symptôme dans l'objectif de corriger l'hypothermie. la T° revenue à la normale, si le mal de tête persiste, il pourra être traité, dans des conditions plus favorables en préservant la santé et la sécurité de la personne...

J'en profite pour vous souhaiter de joyeuses fêtes en sécurité !

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