L’ASTM International a adopté une nouvelle norme sur la résistance des gants à la piqûre par des aiguilles hypodermiques. Cette norme est le résultat d’un travail de longue haleine du chercheur Jaime Lara, de la professionnelle scientifique Chantal Gauvin, de l’IRSST, du professeur Toan Vu-Khanh, de la chercheure Patricia Dolez et de l’étudiant au doctorat Thang Nguyen, de l’École de technologie supérieure.
Afin de développer la norme “ASTM F 2878-10 - Standard Test Method for Protective Clothing Material Resistance to Hypodermic Needle Puncture” le collectif de travail a pris en compte le fait qu’une aiguille hypodermique, en plus d’être plus fine que les sondes normalisées utilisées pour les tests de perforation, a une pointe coupante. « Avant l’adoption de cette norme, les travailleurs des centres hospitaliers, les agents de la paix en services correctionnels, les policiers, les employés municipaux, notamment, ne pouvaient pas choisir des gants appropriés pour se protéger du risque de piqûre par des aiguilles contaminées, car aucune méthode d’essai normalisée n’était disponible pour comparer la résistance des gants à la piqûre. Celle-ci permettra d’améliorer la sécurité de travailleurs, explique le chercheur Jaime Lara. »
Cette norme pourra être utilisée par d’autres organismes de normalisation pour déterminer les niveaux de performance des vêtements de protection contre les aiguilles. En fin de compte, ce sont les utilisateurs qui en profiteront, car les fabricants auront une méthode pour tester correctement la résistance à la piqûre des gants qu’ils produisent.
Le coordonnateur des travaux entourant l’adoption de cette norme, John Cronin a remercié le collectif et souligné le rôle de « pionnier » joué par l’IRSST et l’ÉTS en ce domaine. Rien d’étonnant que l’expertise du personnel de l’IRSST soit ainsi reconnue, étant donné que depuis plus de 20 ans l’IRSST est un chef de file dans la recherche sur la résistance des matériaux à la coupure et à la perforation.
Auteur : Maura Tomi, IRSST
MM's le :
Voilà qui serait une prouesse plus qu'exceptionnelle....
Mais... Suffit-il de mettre en place une "norme", pour estimer que le travail est fait ???
La plus délicate difficulté à laquelle est confrontée une infirmière est de pouvoir "sentir" la veine, au moment où elle effectue le test au toucher sur le site à ponctionner du patient. D'autant plus que la majorité des veines sont "discrètes" (patient à jeun, ou particulièrement mal en point, ou dont la surcharge pondérale fait se cacher les veines dans le tissus adipeux...), et nécessitent une patience et une attention à toute épreuve...
Cela nécessite un sens développé de la fonction du toucher, qui n'est pas favorisé par la déjà fine épaisseur du gant qu'elle met avant d'effectuer le prélèvement sanguin...
Ainsi, quelle caractéristique aura le gant, pour répondre à cette norme ?
Devra-t-il être plus épais ? C'est sûr, ce serait l'idéal... Mais, à part sur les veines "idéales", que dans le jargon on appelle des "boulevards", plus de prélèvement possible... Tous les patients n'ont pas la chance d'avoir "une telle veine"...
La véritable innovation consistera à concevoir une matière suffisamment résistante et fine, permettant une sensibilité la plus proche possible, comme si on n'avait pas de gant... Mais alors... En admettant que cette prouesse soit possible : quel en sera le coût de fabrication ? Sachant que ledit gant se devra d'être à usage unique ?
Autant dire qu'il y a encore matière à travailler sur ce concept....
Les élèves infirmières sont dès les travaux dirigés de la première année de formation amenées à s'habituer à effectuer ces tâches en portant les gants standard, en vinyl ou en latex... Plus elles seront incitées à effectuer cette bonne pratique, c'est déjà mieux que rien...
Maintenant, une innovation permettant de répondre à cette norme tout en permettant d'effectuer des prélèvements de qualité, en étant produit au meilleur coût (faut pas se leurrer...) J'attends de voir...
Webmaster le :
Ce discours du rapport entre l'augmentation de la sécurité et la perte du touché est aussi vieille que l'invention des gants professionnels... les mécaniciens, les électriciens, les ouvriers en tout genre ont toujours mis en avant cet argument de la perte du touché, mais les pratiques évolues et les avantages en terme de réduction des accidents sont indéniables. Alors laissez vous convaincre de porter de tels gants, pour la sécurité de toutes les personnes concernées qui risquent de s'auto-inoculer des maladies...