Lors d'un congrès cette semaine à Grenoble consacré aux TMS, chercheurs, ergonomes, psychologues du travail ou même historiens ont souligné le lien entre ces troubles physiques du travail et les risques psychosociaux (RPS stress, dépression, violences...) et appelé à ne pas les dissocier.
"Le découpage qui est en train de s'installer entre RPS et TMS est pour moi factice", a ainsi indiqué Yves Clot, psychologue du travail, évoquant "un Yalta entre le corps et l'esprit (...) extrêmement dangereux pour la santé au travail".
"La marchandisation du risque va bon train (...) et il est devenu tentant pour certains de s'installer sur un segment de marché RPS qui serait d'une certaine manière l'éloge de l'esprit contre les petites choses du corps", a-t-il souligné devant quelque 500 participants à ce troisième congrès francophone sur les TMS.
"Le corps et l'esprit sont affectés ensemble", a-t-il insisté.
Selon Philippe Douillet, membre de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), les chercheurs "sont bien convaincus de la proximité des sujets", et prônent une approche globale de la santé au travail. Mais ils constatent "une approche séparée, différenciée".
Une ergonome qui travaille dans une grande entreprise a indiqué à l'AFP que les TMS y sont "vraiment pris en compte, mais uniquement du point de vue mécanique". "Lier le corps au mental, ce n'est pas une démarche évidente", a-t-elle fait valoir.
Reste que les TMS augmentent de 20% chaque année et toucheraient 10% de la population active dans tous les secteurs, engendrant des coûts considérables pour la société. Lire la suite de l'article...
Auteur : Charlotte HILL (AFP)