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LGV-SEA : gérer les risques d'un chantier monumental

Classé dans la catégorie : Général

Le projet LGV-SEA - pour ligne à grand vitesse - Sud Europe Atlantique - s'étend sur plus de 300 kilomètres entre Tours et Bordeaux.

Un chantier monumental qui expose le concessionnaire LISEA et le constructeur COSEA à des risques exceptionnels... Bertrand Alamichel, Directeur administratif et financier du sous-groupement Infrastructure de COSEA (SGI), en charge des travaux d'infrastructures de la ligne SEA, explique l'intérêt d'un pilotage global du risque dès la phase amont du projet.

Comment appréhender les risques sur un projet de telle dimension ?

Bertrand Alamichel - Les acteurs du monde de l'assurance ont été impliqués dès le premier appel d'offres de LISEA en 2008. Nous souhaitions avoir une vue d'ensemble des risques que comportait le chantier de la LGV-SEA, en particulier durant sa phase de construction des infrastructures (terrassement, ouvrages d'art, assainissement, clôtures, etc.).

LISEA, l'entité concessionnaire de la LGV-SEA, a voulu couvrir les risques de ses partenaires et sous-traitants grâce à des polices d'assurance adaptées. À toutes les étapes du chantier et le long des 300 km du tracé, nous voulions évaluer clairement les risques afin de mieux les piloter dans leur ensemble.

Quels risques comporte le chantier d'infrastructures de la LGV-SEA ?

BA - Le projet de ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux est l'un des plus importants projets d'infrastructures en France ces dernières années. Bien qu'il ne comporte pas d'ouvrage complexe ou exceptionnel en tant que tel, le chantier est donc extraordinaire par sa taille et par le délai restreint dont nous disposons pour le mènera bien.

Nous nous trouvons face à des risques assez communs, comme l'effondrement de remblais, les risques liés aux terrains karstiques, ou l'éventualité de problèmes liés aux fondations des ouvrages. Nous avons eu à traiter également un risque tiers en responsabilité civile, puisque le chantier se trouve à proximité de nombreuses habitations. Malgré de nombreuses déclarations de sinistres, nous avons finalement très peu été mis en cause.

Comment vous êtes-vous organisés pour prévenir les risques sur le chantier infrastructures ?

BA - Nous sommes très observés puisque le projet que nous portons implique de nombreuses collectivités territoriales et repose sur un financement en partie public. Au cours du chantier, nous avons émis plus de 40 000 documents techniques.

COSEA a déployé une organisation dédiée au projet en installant un siège à Poitiers, tandis que le sous-groupement Infrastructure a divisé le chantier en 11 bases de production (7 sections et 4 OANC*). Chacune de ces bases a reçu la visite de la direction Infrastructure au moins une fois par mois, afin d'assurer un suivi régulier de nos engagements en matière de sécurité et d'appréhension du risque. Au final, aucun accident grave n'est à déplorer.

Les personnes en charge du projet chez SIACI SAINT HONORE ainsi qu'un expert partenaire du courtier ont visité le chantier chaque semestre.

Comment gérer la complexité des normes et la multiplicité des acteurs impliqués autour d'un tel projet ?

BA - COSEA a choisi de s'inscrire pleinement dans le respect des territoires traversés et dans la durée. Il n'était pas question pour nous de réaliser un chantier «coup de poing» mais de travailler en cohérence avec les collectivités (3 régions, 6 départements, 113 communes).

Nous avons d'abord pris soin de satisfaire à toutes nos obligations légales, en matière de fouilles archéologiques et de protection de l'environnement - avec notamment 220 espèces protégées sur le tracé de notre ligne. Puis, nous avons également souhaité apporter notre contribution à l'économie locale, en recrutant et en formant sur place plus de 1 500 collaborateurs pour une durée totale de 5 ans. Aucune grève n'a d'ailleurs eu lieu sur les 25 millions d'heures travaillées...

Comment gérez-vous les sinistres survenus dans le cadre du projet ?

BA - Nous prenons le parti de déclarer tous les sinistres, même les plus petits. Sur un chantier de telle dimension, l'un des principaux dangers est de se laisser dépasser par l'accumulation des plaintes, fondées ou non, que les nombreux riverains et collectivités locales peuvent nous adresser.

Afin de traiter ces demandes au mieux, nous avons pu nous appuyer sur la disponibilité totale d'un expert dépêché par SIACI SAINT HONORE. Lorsque des associations de riverains nous ont reproché des fissures sur leurs murs causées par le passage d'équipements de chantier, nous avons ainsi été en mesure de démontrer qu'une large majorité de ces sinistres trouvaient leur cause dans une période de sécheresse antérieure au chantier.

L'accompagnement des acteurs du monde de l'assurance s'est révélé très utile pour prévenir le risque d'image et de réputation qui est susceptible de perturber un tel chantier. Nous avons pris les plaintes en considération le plus tôt possible et agi très vite pour éviter de laisser s'installer toute polémique.

* Ouvrages d'Art Non Courants

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