Très répandue, la silice cristalline est une composante importante de matériaux d’usage courant dans le secteur de la construction, dont le sable, le béton et la brique. Or, son inhalation prolongée à des concentrations élevées peut causer une maladie pulmonaire appelée silicose. Cette substance est aussi reconnue comme étant cancérogène lorsqu’elle est inhalée en milieu de travail et des décès lui ont été associés.
Le domaine de la construction est complexe avec une multitude de métiers, de tâches, de matériaux et d’outils pouvant être reliés à l’exposition à la silice cristalline. Les intervenants en santé au travail du Québec ne disposent pas d’un bilan des connaissances qui permettrait de hiérarchiser les actions de prévention en fonction de la réalité québécoise dans ce secteur d’activité. Dresser un tel portrait était l’objectif général de cette recherche, avec comme objectifs plus spécifiques d’identifier les postes et fonctions les plus à risque en fonction de leur niveau d’exposition, d’identifier les divers moyens de maîtrise de l’exposition tout en documentant leur efficacité et d’élaborer une base de données relationnelle sur l’exposition aux poussières de silice, compilant les données de la littérature sous une forme utilisable par des chercheurs ou des intervenants. Pour interpréter les niveaux d'exposition présentés dans les tableaux en annexe de ce rapport, la connaissance des critères de sélection des données décrits est essentielle.
Emplois et tâches les plus exposés
Les titres d’emploi les plus à risque dans la construction ont été classés en trois groupes en fonction de leur niveau d’exposition à la silice cristalline respirable.
- Les travailleurs souterrains (manoeuvre spécialisé, manoeuvre pipeline, arpenteur et foreur) ainsi que les opérateurs d’équipement lourd aux commandes de tunneliers forment un premier groupe, exposé nettement au-dessus de la valeur réglementaire du Québec (de deux à quatre fois).
- Les cimentiers-applicateurs, les briqueteurs-maçons, les foreurs, les manoeuvres spécialisés et les opérateurs d’équipement lourd aux commandes de fraiseuses routières représentent un deuxième groupe, exposé en moyenne à des niveaux supérieurs ou proches de la valeur réglementaire (de une à deux fois).
- Les manoeuvres spécialisés (carreleurs), les manoeuvres (journaliers), les opérateurs d’usines fixes et mobiles et les opérateurs d’équipement lourd (autres que les opérateurs de fraiseuses routières et tunneliers) représentent un troisième groupe exposé au-dessous de la valeur réglementaire (entre la moitié et un).
Les tâches et outils les plus exposants (tous au-dessus de deux fois la valeur réglementaire pendant la durée de la tâche) sont, en ordre décroissant : le sciage de pièces de maçonnerie avec scie portative à maçonnerie, le bouchardage, le cassage de pièces de maçonnerie (marteaux perforateurs-piqueurs sur béton ou céramique), le forage de tunnels (tunnelier) et le meulage de joints brique/pierre.
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Auteur : IRSST.