Réunir les équipes autour d’un temps dédié à la santé au travail n’est pas un luxe : c’est un accélérateur de prévention et de performance. Bien conçu, cet événement déclenche des conversations concrètes, renforce la culture sécurité et facilite des décisions rapides et mesurables.
Faire de l’événement un levier sécurité, pas une parenthèse
Un rendez-vous santé-sécurité n’a rien d’improductif s’il est pensé comme un investissement. Intégré au projet d’entreprise, il fait émerger des solutions pragmatiques, réduit les incidents et resserre les liens entre métiers. La clé : en faire un moment utile d’information, d’échanges et d’engagement, pas une simple “animation”.
- Clarifier la promesse : un temps pour comprendre les risques et décider d’actions.
- Relier explicitement prévention et performance (qualité, délais, absentéisme, coûts).
- Partir du travail réel et des situations vécues, pas d’un catalogue théorique.
- Choisir un format court, simple et adapté à l’activité (équipe, atelier, pause prévention).
Choisir un sujet qui colle aux risques réels
Le thème doit découler du terrain. Ouvrez le Document unique (DUERP), croisez-le avec vos données (presqu’accidents, AT/MP, arrêts, retours d’entretien, audits) et repérez les postes ou situations les plus exposés. L’objectif n’est pas d’être exhaustif, mais d’attaquer un irritant prioritaire avec des effets rapides et visibles.
- Diagnostiquer : identifier un facteur de risque dominant et ses causes (techniques, orga, humaines).
- Prioriser : cibler une unité, une tâche, un geste à fort impact sécurité.
- Formuler : définir un objectif clair, mesurable et daté (ex. “100 % EPI portés sur ligne X en 6 semaines”).
- En production : port des EPI, consignation, manutention, co-activité.
- Dans l’aide et le soin : TMS, manutentions de personnes, déplacements.
- Au bureau : charge mentale, organisation du télétravail, ergonomie poste.
- Santé globale : sommeil, addictions, maladies chroniques impactant la carrière.
Moment et formats : viser court, clair et opérationnel
Il n’existe pas de “bon moment” universel ; il existe un moment adapté à votre rythme. La stratégie des petits pas fonctionne particulièrement bien : mieux vaut un format resserré, bien préparé, qu’une journée marathon qui s’étiole. L’important est d’alterner information, participation et décisions concrètes.
- 15 minutes quotidiennes : micro-causerie sécurité avec un message clé et un engagement par équipe.
- Atelier de 1 à 2 heures : serious game, analyse d’accident fictif, revue d’écarts avec plan d’actions.
- Séminaire demi-journée : enchaînement de mini-ateliers (EPI, gestes et postures, RPS) et retours d’expérience.
- Intervenant dédié : diététicien ou APAS pour des créneaux de 15 minutes sans perturber la production.
- Ouvrir par la direction : pourquoi ce sujet, quel enjeu pour l’activité, quel niveau d’ambition.
- Impliquer les salariés : démonstrations, co-construction de solutions, vote rapide des priorités.
- Clôturer par des décisions précises : responsables nommés, échéances, indicateurs simples et suivi prévu.
Exemple inspirant : dans une PME industrielle, une journée a été structurée autour d’une question unique, “qu’est-ce qui nous freine au quotidien ?”. Chaque irritant validé s’est vu confier un “chef de projet” avec délai court. Année après année, ce rituel alimente la confiance et la performance.
Soutiens et relais : qui peut vous aider ?
De nombreux partenaires peuvent co-construire, outiller ou financer votre événement. En les mobilisant tôt, vous gagnez du temps, sécurisez vos contenus et bénéficiez d’outils éprouvés. Certains apportent des kits clés en main, d’autres des diagnostics ou des aides financières ciblées.
- SPSTI (services de prévention et de santé au travail) : sensibilisations, repérages de risques, actions collectives.
- Carsat : conseils, subventions prévention, supports pédagogiques adaptés aux TPE-PME.
- Réseau Anact-Aract : démarches participatives, événements dédiés à la qualité de vie et aux conditions de travail.
- Mutuelles et organismes de prévoyance : programmes prévention mobilisant l’ensemble des salariés.
- Organisations professionnelles : guides et outils ciblés sur les risques métiers.
- INRS : affiches, fiches pratiques, supports sur risques chimiques, TMS, RPS et agissements sexistes.
- Dreets : pilotage des plans régionaux de santé au travail et appui à des actions de sensibilisation.
Quelle que soit la formule retenue, la règle d’or reste la confiance : écouter le travail réel, reconnaître les écarts, accepter de corriger le tir et tenir les engagements pris en collectif.
Auteur : Inforisque.Sur le même sujet : Organiser un événement sur la santé au travail : les questions à se poser.
